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Abdelkader Alloula, ou l'histoire d'un «généreux»


Une série de manifestations culturelles sont programmées à Oran et à Alger, notamment à l'occasion de la commémoration du 25e anniversaire de l'assassinat de Abdelkader Alloula.Le Théâtre régional d'Oran (TRO) qui porte le nom du dramaturge, a abrité samedi la générale de la nouvelle version de la comédie Arlequin valet de deux maîtres , inspiré d'un texte déjà adapté par Abdelkader Alloula, en 1993. Jouée devant une salle archicomble, cette production est une coproduction du TRO et du Théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi ( Alger).
La nouvelle version est mise en scène par Ziani Cherif Ayad d'après une adaptation de Mohamed Bourahla basée sur le texte d'Alloula.
L'assistance a apprécié les imbroglios, quiproquos et autres scènes comiques interprétées avec brio par de jeunes commédiens du théâtre national au côté de leur aîné Mohamed Himour, unique membre de la troupe à avoir déjà joué dans la première version d'Alloula.
L'histoire a pour trame des négociations dans la demeure de Pantalon, un riche marchand (rôle interprété par Mohamed Himour) qui s'apprête à marier sa fille Clarisse (Amina Belhocine) à Silvio (Mohamed El Amine Rara) le fils du docteur Lombardi (Mahfoudh El Hani). Mais voilà que vient un certain Arlequin (Mustapha Meratia) qui annonce le retour de l'ancien fiancé de Clarisse, celui que tout le monde croyait mort.
«Il s'agit d'une nouvelle version de la pièce éponyme de l'Italien Carlo Goldoni», a expliqué le directeur du TRO, Mourad Senouci, rappelant que la libre adaptation de cette ?uvre par Abdelkader Alloula en 1093 avait connu un franc succès.
Ziani Cherif Ayad, le metteur en scène de la nouvelle version, a à son actif le montage d'une trentaine de pièces comme galou Laârab galou (1983), Les martyrs reviennent cette semaine en 1987 (d'après une nouvelle de Tahar Ouettar) et El Ayta (1989) qui lui ont valu des récompenses à l'échelle internationale.
Il a également occupé plusieurs postes de responsabilité dont les fonctions de directeur artistique et de directeur général du TNA avant de fonder, avec une équipe de comédiens, la compagnie théâtrale El-Qalaâ (La citadelle) qui monta et joua nombre de pièces en Algérie et à travers différents pays d'Europe et d'Afrique. Le dramaturge Mohamed Bourahla qui a assuré l'adaptation du texte de la pièce d'Alloula, de son côté, est l'auteur une dizaine de pièces théâtrales et de romans axés essentiellement sur les thématiques de la condition humaine et de la relation avec l'autre. Il a été plusieurs fois distingué pour ses contributions à la culture, et a été lauréat du prix du meilleur texte original au Festival national du théâtre professionnel d'Alger en 2012.
L'équipe technique associée au montage de cette nouvelle version en hommage à Alloula est composée d'autres professionnels de la scène artistique algérienne, à l'instar du scénographe Arezki Larbi connu comme décorateur au théâtre et au cinéma ainsi que pour ses talents dans le domaine des arts plastiques.
La musique est signée Sensabyl Beghdadi, auteur compositeur, interprète et instrumentiste (luth, violon et percussion) qui s'est attelé à un travail musical inspiré du patrimoine culturel algérien dans ses multiples genres tels le wahrani, le sahraoui ou le chaâbi.
Plusieurs personnalités culturelles dont les directeurs du TNA et de l'Opéra d'Alger Boualem-Bessaïh, Mohamed Yahiaoui et Noureddine Saoudi, ont assisté à la générale de cette pièce qui sera à l'affiche à Alger (au Theâtre national algérien Mahieddine- Bachtarzi du 20 au 22 mars 2019.
La série d'hommages à Abdelkader Alloula avait débuté samedi dernier au TRO avec la présentation d'une nouvelle version de la pièce El-Ajouad (les généreux) par la compagnie théâtrale oranaise Istijmam, produite en partenariat avec la Fondation Abdelkader- Alloula.
Abdelkader Alloula, né le 8 juillet 1939 à Ghazaouet (wilaya de Tlemcen), est mort le 14 mars 1994 à l'hôpital du Val- de- Grâce de Paris en France, des suites des blessures au cours d'un attentat terroriste à Oran le 10 mars de la même année. Il est considéré comme le plus populaire dramaturge algérien.
Kader B.


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