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Abane Ramdane : un mtyhe dévastateur d'un révolution régressive




J'ai connu les : "Evènements d'Algérie" (1954-1962) pour le avoir frontalement subis. Ils m'ont ravi : père et mère, mon frère Mohamed, ma liberté pendant 8 mois alors que je n'avais que 13 ans en 1959, exposé à de cruelles tortures physiques et morales auxquelles j'ai survécu par miracle, dépossédé de la totalité de mon patrimoine : mobilier, cheptel, récoltes... confisqués ou péris sur pieds et ferme incendiée... par une section de l'armée coloniale du 22ème RI, basée au Bois Sacré (Gouraya), dirigée par le lieutenant Jean Lacoste.



Je suis prêt, si ce n'est déjà fait, à pardonner les crimes coloniaux mais pas le travestissement de l'histoire par : l'Etat algérien, par ses serviles intellectuels et ses journalistes stipendiés, qui lui servent de relais dans son entreprise de démolition de la culture, de l'histoire et de la personnalité algérienne.



Monsieur Khalfa Mameri est un haut harki de ce que l'Etat algérien a de pire, de ses services de surveillance de son peuple, de ses escadrons de la mort, a généreusement et faussement prêté à Abane Ramdane : "...Une adhésion précoce au PPA/MTLD, des fonctions de responsable régionales du Constantinois, de l'Oranie, de coordinateur entre les 2, de membre du bureau politique du PPA/MTLD, de l'état major de l'OS et d'avoir succédé à Mohamed Belouizdad à la tête de l'OS, etc.



Selon le même affabulateur, son héros a été arrêté : "Vers avril 1950." "Quelque part entre Ain T'Mouchent et Mostaganem." "Torturé pendant 28 jours par les 3 plus horribles commissaires de police d'Algérie : celui de l'Oranie où il a été arrêté, celui du Constantinois où son héros a exercé des fonctions clandestines et celui d'Alger où son dossier avait été instruit et jugé en première instance par le tribunal de Bejaïa et en appel par la cour d'appel d'Alger qui l'a condamné à : 6 de prison fermes, à 10 ans de privation de ses droits civiques, à 10 autres années d'interdiction de séjours et 500.000 francs d'amende". Et khorti, khorti !



Qui est Khalfa Mameri ? Il a précisé sur la couverture gauche de son 6ème ouvrage : "Abane Ramdane, un Héros de la révolution algérienne[1]" qu'il a été diplômé en droit de l'Université de Paris-Sorbonne-Panthéon et gradué en haute études internationales de l'Université de Columbia, à New-York."



Il a également indiqué sur le même support : "Après avoir enseigné à la faculté de droit d'Alger, à l'institut d'études politiques et à l'école nationale d'administration d'Alger, il occupera d'importantes fonctions dans son pays comme : directeur général au ministère de l'intérieur, conseillé du Premier Ministre Abdelghani, secrétaire général d'un ministère. Actuellement (1987), il est ambassadeur d'Algérie au Burundi."



Pourquoi n'a-t-il pas précisé la nature des services qu'il a dirigés au ministère de l'intérieur et ailleurs? Qu'ont-ils de si monstreux au point d'avoir honte à les citer ? N'aurait-il pas dirigé des escadrons de la mort ?



Plus tard, le même Khalfa Mameri deviendra député du RCD, d'un parti : berbériste, raciste, arabo-islamophobe, composé plutôt de miliciens fanatiques que de militants politiques.



Le bougre a donc : de l'instruction, du pouvoir d'Etat, des relations, des moyens étatiques. Si comme il a précisé avec force qu'Abane Ramdane avait été employé comme secrétaire à la mairie de Château-neuf-du-Rummel (Chelghoum el l'Aïd), occupé des fonctions vertigineuses comme membre : du bureau politique du PPA/MTLD, à l'état major de l'OS, exercé des fonctions de responsable régional : du Constantinois, de l'Oranie, de coordinateur entre les 2, succédé à Mohalmed Belouizdad à la tête de l'OS, arrêté et cruellement torturé pendant 28 jours par les 3 plus redoutables commissaires de polices d'Algérie : "celui de l'Oranie où il a été arrêté." "Du Constantinois où il a exercé ses hautes fonctions clandestines." et "D'Alger où son dossier a été instruit et jugé en première instance par le tribunal de Bejaïa et en appel par la cour d'appel d'Alger à : 6 années de prisons fermes, à 10 années de déchéance de ses droits civiques, d'interdiction de séjours et 500.000 francs d'amende..."



A n'en pas douter un seul instant, ces faits ont laissé : et des rapports d'enquêtes policières, judiciaires, et les minutes du jugement rendu par le tribunal de Bejaia et de l'arrêt rendu par la cour d'appel d'Alger.



Il a été indiqué plus haut que le biographe d'Abane Ramdane a de l'instruction, du pouvoir, des moyens d'Etat, pourquoi ne s'était-il pas approché de la mairie de Chelghoum al Aïd pour entendre des témoins éventuels, consulter ses services d'état civil pour préciser : dates exactes du recrutement de son héros, les fonctions précises qu'il a occupées, leurs durées, quand les a-t-il quittées et pour quel motif ?



Et pourquoi ne s'était-il pas approché des services des archives pour consulter : rapports des enquêtes policières et judiciaires, les minutes du jugement du tribunal de Bejaïa et de l'arrêt de la cour d'appel d'Alger, pour préciser : la date et le lieu précis de l'arrestation d'Abane Ramdane, de son jugement en première instance par le tribunal de Bejaïa et en appel par la cour d'appel d'Alger?



Ce qui lui aurait évité de recourir à des formules ridicules du genre : "On dit qu'Abane Ramdane a travaillé à la mairie de Chelghoum al Aïd." "On m'a dit qu'il a remplacé Mohamed Belouizadad à la tête de l'OS." "Il parait qu'il a été membre du bureau politique de PPA/MTLD." "Il a été arrêté, vers avril 1950, quelque part entre Ain T'Mouchent et Mostaganem." Par exemple.



Khalifa Mammeri n'a pas davantage indiqué pourquoi son héros a-t-il été libéré, en janvier 1955, soit une bonne année bien comptée avant le terme de sa peine, ni pourquoi a-t-il bénéficié d'une amnistie totale et complète pour : la déchéance décennales de ses droits civiques, de son interdiction de séjours également décennale et de son amende de 500.000 Francs.



Si Khalfa Mameri n'a pas consulté les archives ni entendu des témoins, c'est qu'il n'y a ni témoins à entendre ni archives à consulter.



En fait, Abane Ramdane n'a jamais appartenu au PPA/MTLD, ni à l'OS, encore moins succédé à Mohamed Belouizad, ni à aucun courant politique nationaliste algérien avant son intrusion au FLN vers avril 1955. Il ne pouvait donc être arrêté, ni torturé, ni jugé, ni fait un seul jour de prison. Du moins pour des motifs avouables.



Il n'a pas non plus indiqué pourquoi Abane Ramande, sans aucune expérience professionnelle, ni militante, ni politique, sans le sou, ni domicile fixe connu, ni relation à Alger ou ailleurs, au nom de quel légitimité a-t-il pu transcender ou tenté de soumettre à ses humeurs instables et contradictoires des vieux de la vieille de la politique algérienne : les historiques : Aït Ahmed, Mohamed Boudiaf, Ben M'Heidi, Mustapha Ben Boulaid, Ahmed Ben Bella, Karim Belgacem, les pharmaciens, Ferhat Abbas et Ben Khedda, le docteur Débaghine, les avocats : Kiouane et Temam, les futurs diplomates : Mohamed Yazd, Saad Dahleb, les baroudeurs : Omar Ouamrane, Zirout Yousef, Abdallah Ben Tobal, Ali Kafi, Amirouche, Ahmed Mahas, les comités des wilayas : I, II, III, IV, V, la fédération de France, la délégation extérieure du FLN, qui avaient une expérience militantes pluri-décennales, certains avaient des portefeuilles épais, des carnets d'adresses, en Algérie et France et ailleurs, bien garnis, qui tous ont rejeté, comme un seul hommes, des décisions arbitraires prises lors d'un faux congrès mis sur pieds pieds à l'hâte par un groupe de putschistes, parmi eux des condamnés à mort par la révolution.



Les décision prises lors du faux congrès de la Soummam seront abrogées moins d'un an par un vrai congrès du Caire, à l'unanimité de participants moins 2 voix, celle d'Abane Ramdane et de Slimane Dahilès "Colonel Sadek".



Comment expliquer qu'à peine 5 mois après le congrès de la Soummam, ceux qui ont décrété "La primauté de l'intérieur sur l'extérieur" et "du civil sur militaire", une fois la délégation extérieure du FLN mise temporairement entre parenthèses par une faction de l'armée coloniale, les soummamistes ont-ils fuit l'Algérie vers l'extérieur pour s'y installer définitivement et confortablement, mener la vie de château, confisquer les fonctions laissées vacantes par la direction légitime de la révolution dont certains : Krim Belkacem, Abane Ramdane, Omar Ouamrane, Abdellah Ben Tobal... sont devenus des militaires avec le grade suprême de colonels-ministres, membres du conseil de la révolution ?



Abane Ramande sera d'abord isolé, mis sur la voie du garage, abandonné par ses amis de la Soummam, avant être condamné à mort lors d'un simulacre de procès, escorté par Karim Belgacem et Mahmoud Chérif au Maroc où il sera assassiné dans des conditions des plus horribles.



Pour qui roulent ceux qui, lagement relayés par des médias stipendiés par un Etat mafieux, tentent de faire croire aux algériens qu'Abane Ramdane ne pouvait qu'avoir toujours raison, donner des leçons de culture militante et politique aux 9 historiques, à Bennabi, à Ali Kafi, à Ahmed Mahsas ?

Monsieur Ben Khedda, auteur des : "Aux origines du premier novembre 1954[2]", à publié dans son ouvrages plusieurs tableaux organiques portant : noms et prénoms de tous les membres : du bureau politique, du comité central, des responsables régionaux du PPA/MTLD et de l'état major de l'OS depuis la création du parti jusqu'au putsch des centralistes et de l'interdiction du parti en 1954. Le nom d'Abane Ramdane n'y parait dans aucun, même pas comme responsable d'une cellule à l'état de projet. Aurait-il omis de citer le : "Héros suprême de la révolution algérienne" ou l'aurait-il cité sous un nom d'emprunt ? Quel est-il ? A méditer.

[1] Khalfa Mameri, Abane Ramdane, un Héros de la guerre d'algérienne, L'Harmattan, 1988



[2] Ben Youcef Ben Khedda, aux origine du premier novembre 1954, Dahleb, 1989


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