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Abalessa
Des archéologues algériens mènent des nouvelles fouilles autour du monument funéraire de Tin Hinan à Abalessa, à une centaine de kilomètres de Tamanrasset. Un site qui n'a pas encore dévoilé tous ses secrets ! A Abalessa, à 80 km de Tamanrasset, dans le Sud algérien, l'Office national du parc de l'Ahaggar (OPNA) et le Centre national de recherche en archéologie (CNRA) mènent de nouvelles fouilles autour du monument funéraire de Tin Hinan, la reine targuie.Des relevés topographiques ont été réalisés en décembre 2014 sur le site. «Nous avons également effectué des relevés photogrammétriques, ce qui va nous permettre une restitution en 3 D du monument ainsi que sa valorisation. Nous pourrons réaliser des maquettes réelles du monument à l'échelle que l'on veut», a expliqué Farid Ighilahriz, directeur général du CNRA. Parallèlement, une fouille est menée dans les remblaiements à côté du monument de Tin Hinan.Des remblaiements amassés après des fouilles menées vers 1926 dans la région, puis repris dans les années 1930. «Les méthodes et les approches des fouilles de cette époque sont différentes de celles d'aujourd'hui. Les objectifs ne sont pas les mêmes. Aussi, avons-nous décidé de reprendre les fouilles, puisqu'il est possible de trouver des choses à l'intérieur même de ces remblaiements. Nous prenons en considération tous les vestiges qui ont une signification archéologique», a indiqué le responsable du CNRA.«Dans les années 1930, l'objectif des archéologues était de trouver la chambre funéraire de Tin Hinan avec son mobilier, de fouiller les treize monuments autour de Tin Hinan pour dégager les squelettes et éventuellement le mobilier. Notre approche est différente. Il s'agit de collecter un maximum de vestiges ayant une valeur archéologique, c'est-à-dire une information. Des données qui vont nous permettre d'enrichir les connaissances sur l'histoire de ce monument», a-t-il ajouté.Les nouvelles fouilles donnent déjà des résultats. Les archéologues ont trouvé des charbons de bois. «Nous n'allons pas les utiliser pour les datations parce qu'ils sont hors contexte. Mais ces charbons vont nous servir à déterminer les espèces végétales utilisées à cette époque. Il faut rappeler que ce monument est daté du IVe siècle. Nous avons trouvé aussi des restes de poterie décorée à l'encre rouge et à la teinte blanche. Nous avons trouvé aussi des tessons de coquille d''uf d'autruche, des petits bouts de métal, des fragments osseux», a souligné Ighilahriz.GravuresLes objets et fragments trouvés vont aider les experts du CNRA pour analyser le mobilier et les matières utilisées pour le fabriquer avec comme finalité l'élargissement des connaissances sur le site. Les gravures sur les blocs de pierre (des inscriptions en tifinagh notamment) seront également étudiées dans les laboratoires grâce aux relevés photogrammétiques. «Cela va nous permettre d'avoir de nouvelles données scientifiques sur le rapport existant entre ces gravures et le monument.L'équipe qui a fait les relevés photogrammétiques est rentrée à Alger, car il faut de puissantes machines pour reconstituer le procédé. Il faut analyser des centaines de photos prises après fixation de repères. Un logiciel va reconstituer le monument à partir de ces photos. Nous aurons dans un mois la reconstitution en trois D du monument. Nous avons déjà les relevés topographiques exacts du monument réalisés avec des instruments actuels.Après la fouille, nous allons analyser les vestiges trouvés. D'ici quelques mois, nous aurons des résultats qui vont nous conduire à produire de nouvelles connaissances sur l'histoire de ce monument», a noté Farid Ighilahriz. Le radar géologique sera également sollicité pour explorer les profondeurs du sol du monument de Tin Hinan. Selon Farid Ighilahriz, il n'existe aucune difficulté dans le travail mené actuellement. Le personnel du CNRA collabore avec celui de l'OPNA. «Le personnel du CNRA est composé d'un topographe et d'un spécialiste en photogrammétique. Ils ont acquis une bonne expérience dans un autre chantier, celui de la place des Martyrs à Alger.Des attachés de conservation de l'OPNA prennent part aux fouilles. Ils ont une grande expérience dans l'archéologie saharienne», a-t-il précisé. Pour rappel, la valorisation du site de Tin Hinan a été entamée par l'OPNA à partir de 2006 avec l'aménagement d'un poste de gardiennage doté d'un espace muséal. Un sentier a été aménagé aussi. Ahmed Aouali, directeur de l'OPNA, a déclaré à l'agence APS qu'un second programme d'aménagement du site sera lancé après la fin des fouilles actuelles.«Ce programme prévoit le dégagement total du tombeau de Tin Hinan, l'installation d'une maquette reproduisant le massif montagneux entourant Abalessa et une maquette du monument afin de ne plus introduire les visiteurs à l'intérieur des chambres du tombeau», a déclaré Ahmed Aouali. Les objets trouvés dans le monument, comme des colliers et des habits, sont conservés au musée du Bardo à Alger. Il faut noter enfin que l'OPNA couvre une superficie de 450 000 km2 et une période de? 3 milliards d'années.


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