Algérie


Grosse colère des demandeurs de logements à Alger Des centaines de citoyens ont manifesté, hier, devant le siège de la direction générale de l’AADL de Said Hamdine à Alger… Durant toute la mati-née, des centaines de demandeurs, inscrits dans les programmes 2001 et 2002 ont occupé l’entrée principale de la direction générale de l’agence sise au quartier Said Hamdine à Alger. Ils en veulent tous à l’agence qui, selon eux, les a floués. «Y en a marre des promesses sans lendemain. Durant des années, nous avons entretenu de faux espoirs. Nos dossiers ont été déposés et acceptés par l’AADL. On a attendu des années durant, toujours avec cet espoir d’avoir enfin un logement. Aujourd’hui, on nous renvoie carrément à la CNEP avec laquelle nous n’avons aucun accord», explique une dame. «Qui peut, aujourd’hui, nous assurer que la CNEP-banque va nous distribuer des logements? Cette banque n’a pas pour vocation de distribuer des logements, elle a ses clients qu’elle doit prendre en charge. Et ce n’est certainement pas dans ses quotas qu’elle va répondre à toutes nos demandes», explique un autre citoyen, en exhibant son dossier. Plus poignant encore quand on entend ce témoignage d’une femme âgée de 60 ans. «J’ai un mari cancéreux, des enfants qui sont à l’âge du mariage et qui attendent leur maman pour les loger, à ce jour je n’ai rien eu. J’habite un garage parce que je n’ai pas de moyens pour louer un appartement. Et même si j’attends, on me dira qu’a cet âge, je ne pourrais avoir droit à un logement parce que je ne pourrais pas rembourser à temps.» Les citoyens en colère ont même accusé l’agence d’avoir donné des logements à des personnes qui n’en ont pas besoin, pour les sous-louer ou carrément les fermer. Un imbroglio, voilà la situation dans laquelle sont mis les souscripteurs. Une situation inextricable, d’autant plus que leurs demandes de s’entretenir avec un responsable de l’agence ont été vaines. Vers 10h30, un groupe de manifestants a bloqué la circulation pendant une demi-heure. Il aura fallu l’insistance des policiers pour ouvrir la voie, non sans avoir eu auparavant la promesse d’un rendez-vous. Une délégation devait ainsi être désignée pour s’entretenir avec les responsables de l’agence. Une explication qui n’a pas apaisé les esprits. Interrogé lors de la rencontre avec la délégation, un responsable de l’agence, la chargée de la communication, Mme Bourenane, dira que les appréhensions des citoyens sont prématurées, car ceux qui ont le droit à un logement l’auront tôt ou tard. Notre interlocutrice a même promis que l’agence est sur le pied de guerre pour lutter contre les «fraudeurs». Tout en reconnaissant l’existence de cas de sous-loueurs, elle révélera par la même que l’AADL a mis en place une commission d’enquête au niveau des sites pour débusquer les personnes qui versent dans ce genre de pratiques frauduleuses. Pour elle, «l’agence ne dispose pas d’autres programmes de logements mis à part le premier de 55.000 unités. Pour les dossiers restants, ils sont transmis à la CNEP qui les prendra en charge dans le cadre du programme complémentaire». Des explications qui n’ont apparemment pas eu raison de la ténacité des citoyens, qui promettent de ne pas baisser les bras. En fin de matinée, un grand renfort de police anti-émeutes a été dépêché sur les lieux.
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