Algérie

à quand la tolérance zéro '


à quand la tolérance zéro '
Les années changent, les défis restent. Encore une fois, la lutte contre l'insécurité routière constitue, pour la nouvelle année, l'une des priorités qui interpellent les dirigeants d'une Algérie qui ne cesse de compter ses morts, jusqu'à rejoindre le top 3 du palmarès mondial du nombre des accidents de la route. Comme si, dans la course vers l'horreur, la quatrième place était indigne et ne rendait pas assez justice au caractère macabre de notre situation et à l'indifférence, née de la banalisation, qui l'accompagne depuis un certain nombre d'années déjà. Les chiffres de l'année 2011 (il faut sans cesse les rappeler parce qu'ils restent d'implacables critères d'évaluation) ont dépassé l'entendement pour un pays qui, comme le nôtre, a déployé de gros efforts en matière de réhabilitation du réseau routier et de rajeunissement du parc automobile, et consacré l'échec de la politique de lutte contre les accidents de la route : pendant les dix premiers mois, 21 520 accidents ont fait 3 286 morts et 38 903 blessés contre 16 343 accidents, 2 525 morts et 29 058 blessés pour la même période de l'année 2010, soit une augmentation de 31,68% du nombre d'accidents, de 30,14%, du nombre de décès et de 33,88% du nombre de blessés. Les wilayas les plus touchées restent invariablement les mêmes avec Sétif, Alger et Oran en tête de liste, suivies de près par des villes comme Blida, Chlef ou Bouira qui enregistrent également une forte augmentation du nombre d'accidents et de victimes. Et si, dans leurs bilans, les services de la gendarmerie et de la police rappellent volontiers et avec justesse d'ailleurs, que l'excès de vitesse, le non- respect de la signalisation et l'usage du téléphone sont les principaux facteurs des accidents, ils rechignent à reconnaître la complaisance de leurs agents sur le terrain à l'égard des contrevenants. Combien de fois - au motif que «sitôt confisqué, le permis est rendu par des fonctionnaires corrompus» - n'a-t-on pas vu ces représentants de l'ordre observer, sans réagir, des automobilistes griller des feux rouges, s'adonner à des man'uvres dangereuses ou conduire le téléphone vissé à l'oreille ' Combien de fois n'a-t-on pas entendu des automobilistes se vanter d'avoir, sans coup férir, contourné la loi et récupéré leurs permis de conduire ' S'il est vrai que la lutte contre les accidents de la route passe, entre autres, par une sensibilisation tous azimuts, y compris dans les écoles, une meilleure formation au niveau des auto-écoles, un contrôle plus efficace des voitures et des pièces de rechange, il faudrait peut-être aussi se départir de cette hypocrisie qui empêche une plus grande coercition envers les contrevenants en raison de la tolérance, prétendue valeur qui a toujours caractérisé le peuple algérien. On ne sait pas encore à quel degré, mais cette tolérance - dont un cadre de la gendarmerie nationale s'est targué sur les ondes de la Radio nationale - a sa part de responsabilité dans la mort tragique des 3 286 personnes comptabilisées par les bilans de 2011.
S. O. A


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