Algérie

À propos du film Zabana !



Avec tout le respect que nous devons à l'engagement militant de M. Boudina, durant la guerre de Libération nationale, nous sommes au regret de constater que les faits incriminés par ce valeureux moudjahid évoquent un film que nous n'avons pas réalisé et, encore moins, vu ! Notre enquête remonte, pour être plus précis, à la rencontre avec Kateb Yacine et Ali Zamoum, en juin 1985, à Paris !…
Par la suite, et lorsque l'idée du film se fit plus précise, soit deux décennies plus tard, nous avions entamé un travail d'investigation, qui nous a permis de rencontrer, entre autres, aussi bien des compagnons d'Ahmed Zabana que son mandant juridique ainsi que le gardien algérien à Serkadji, le défunt Boualem Debbah dit «Boualem Prison», lui-même emprisonné par la suite à El- Harrach, jusqu'à l'indépendance. Nous aurions puisé dans l'excellent témoignage transcrit dans Rescapé de la guillotine(éd. Anep 2008) par M. Mostefa Boudina, sauf que sur le chahid Ahmed Zabana, nous n'avions pu trouver que deux lignes et demie (page 45) ! Il est vrai que le sujet du récit, fait par M. Boudina, concerne une autre époque, celle allant de 1958 à 1960 et circonscrite à la région lyonnaise, à la prison de Mont Luc, plus précisément. Emouvant témoignage qui vient compléter, toujours sur ce même sujet, celui initié par Moussa Lachter La guillotine, journal d'un condamné à mort (éd Maspéro. 1962). Quant à nos sources, pour ce qui est de la documentation française, elles relèvent de la stricte confidentialité, pour les raisons que l'on peut deviner, mais ont été corroborées par une historienne française présente au dernier Salon du livre d'Alger, en septembre dernier. Toutefois, la réalisation de ce film ne fait pas de nous les détenteurs d'un quelconque monopole sur l'histoire du supplice enduré par nos glorieux martyrs. Mais nous en tirons, quand même, une source de légitime fierté quand nous voyons que l'Académie des Oscars, à Los Angeles, a officiellement immortalisé le nom de Zabana, en rendant publique, mardi dernier, la liste des films en lice pour l'Oscar du meilleur film étranger. Comme nous avons aussi été touchés par l'accueil fait au film à Toronto, par des Indiens, des Iraniens et autres «Damnés de la terre» sur cette terre canadienne. Sans parler des larmes des moudjahidate et des moudjahidine présents à la première du film (ouverte aussi au public associatif), le 30 août dernier à la salle El-Mouggar, à Alger. En attendant la sortie nationale du film dans les jours à venir. Nous serons aussi au festival de Dubaï et bientôt dans les salles en Italie, ceci pour la seule année 2012. Pour 2013, si Dieu le veut, d'autres moissons s'annoncent à l'horizon. Pour le reste, le débat est libre mais la critique, aussi aisée soit-elle, doit être ciblée. Merci.
L'équipe du film Zabana !
P. S. : Par ailleurs, en remettant en question l'histoire de la guillotine qui s'était arrêtée deux fois, M. Boudina entre en contradiction avec ce qu'il a lui-même cité dans son livre, en reproduisant le témoignage de Me Zertal «(…) Le bourreau actionne la guillotine, le couperet tombe et s'arrête brusquement à deux doigts de son cou. (…) La grâce de Dieu est refusée par une obscure autorité».(in Rescapé de la guillotine par Mostefa Boudina. p. 124).
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