À la santé du pays
Maintenant que le Président est vivant, ulcéré par la désinformation mais entier comme du lait entier, rien ne devient subitement plus urgent que de s?occuper du secteur de la santé, tant les malades au sommet se superposent aux malades de la base à un rythme effrayant. Par un manque flagrant de volonté politique - les officiels se soignent de toutes façons à l?étranger -, de laxisme criminel - après tout, les malades ne sont que des Algériens - et de pratiques de cooptation - tu mets mon cousin aux médicaments, je place ton beau-frère au service de la réforme -, la santé est devenue une catastrophe nationale. Le signal est venu d?en haut, le Président ayant avoué que son opération avait simplement consisté à stopper une hémorragie, ce qui semble ne pas pouvoir se faire correctement à Alger. A force de fabriquer du spécifique comme la gestion économique du type « kolkhozes pour tous » ou les réformes libérales à ouverture centralisée, les élections dirigistes au bourrage majoritaire, le développement médiatique contrôlé par la menace et le récent concept de « réconciliation à l?Algérienne », dernier-né de la spécificité, il semble que les dirigeants se prennent encore pour des extraterrestres en continuant d?inventer des solutions qui n?ont fonctionné dans aucun pays. Il suffit souvent pourtant de lire les stratégies de développement qui ont réussi ailleurs et de les appliquer. Lire ? Encore un problème à résoudre puisque le gouvernement vient d?annoncer que pour importer des livres, il faudra mobiliser un capital de 20 millions de dinars, à l?instar des importateurs de pneus ou d?huile, ce qui va immanquablement stopper les petits importateurs de livres. Ne restera effectivement à lire que le recueil des discours de Boumediène ou le traité de guerre de Abdelkader. Pas de quoi vraiment travailler.
Posté Le : 19/12/2005
Posté par : sofiane
Ecrit par : Chawki Amari
Source : www.elwatan.com