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A l'Est, le soulagement malgré la déception



A l'Est, le soulagement malgré la déception
A Constantine, Guelma, Sétif, Annaba ou Mila, le silence a envahi la rue. La population semble profiter de la fin de ce scrutin vécu comme «un cauchemar».A près les scènes de liesse animées timidement par des pro-Bouteflika, le calme plat. A l'est du pays, les citoyens respirent après avoir retenu leur souffle des semaines durant. Hier, les populations de cette partie du pays, malgré le beau temps, ont préféré rester chez elles, sans doute pour se reposer des moments pénibles qui ont marqué la campagne électorale et éviter la psychose nourrie le jour du vote.A Constantine, Guelma, Sétif, Annaba ou Mila, le silence a envahi la rue. Rien à signaler si ce n'est à Khenchela où les imams ont concentré leurs prêches sur les appels au calme pour «déjouer la fitna». Comme pour dire : «Ne faites rien, avalez la pilule et ça ira !» Dans les chaumières où le vote a joué les prolongations, beaucoup de questions sur les lèvres : comment ont-ils fait pour obtenir ce taux de participation 'Comment ont-ils osé accréditer Bouteflika d'un score stalinien ' Ou encore : que faire maintenant ' Faut-il se taire ou bien quitter ce pays ' Un sexagénaire, professeur d'université à Batna, raconte, dépité: «J'ai eu les larmes aux yeux alors que j'étais à la mosquée. Je ne me suis jamais senti aussi humilié et désespéré que cette fois ; tout le monde a voté pour Benflis ici ; nous étions certains d'aller au moins au deuxième tour !» La déception est vécue dans le silence par ceux qui ont cru bon de prendre part au scrutin dans l'espoir du changement. Ceci dit, aussi bien chez les anti que chez les partisans de la participation, partout, les commentaires rivalisaient sur les chiffres de participation «gonflés» exagérément par l'administration. «42% de taux de participation, c'est impossible !» déclare Anis, un jeune ayant encadré le vote dans un centre à Ziadia, à la périphérie populeuse de Constantine.Les chiffres du corps électoral, tel qu'annoncés par l'administration locale, sont exagérés compte tenu de la population de la wilaya, estime notre journaliste à El Tarf. Les scores réalisés par Abdelaziz Belaïd, Ali Fawzi Rebaïne, Moussa Touati et Louisa Hanoune ont occupé aussi les discussions et provoqué les railleries. La présidente du PT a eu des douches supplémentaires de la part de citoyens qui n'ont pas leur langue dans la poche. «Elle devrait se taire à jamais après cette cinglante défaite», lance un vieux attablé à un café, à Mila. Demain, on reviendra certainement aussi sur les cas de fraude et de bourrage des urnes, mais pour le moment, la population semble profiter de la fin (sans gros dégâts) de ce scrutin vécu comme «un cauchemar».


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