Algérie - Revue de Presse

A « l?assaut » de la Kabylie



Sur ordre de Ouyahia, les élus locaux RND de Kabylie ont décidé de remettre leur mandat d?élus officiellement en application de l?une des incidences de la plate-forme d?El Kseur. Le FFS et le PT y voient un coup de force visant à leur confisquer leurs sièges et une intolérable concession aux archs, auxquels ils vouent une féroce hostilité. Ces deux partis n?envisagent le retrait de leurs élus locaux que dans le cadre d?une dissolution des Assemblées locales à l?échelle nationale. Ouyahia a un plan : amener une majorité d?élus à démissionner en Kabylie afin d?y organiser rapidement des élections partielles. Il a un objectif : satisfaire une des deux revendications-clés des archs, l?autre étant l?officialisation de tamazight. Il a enfin une ambition : élargir la base de son parti en Kabylie et surtout se positionner comme l?homme qui a contribué à régler la crise la plus grave du règne de Bouteflika, ce qui ferait de lui le « vrai » second homme politique de l?Algérie, un poste que lui convoite Belkhadem depuis qu?il est à la tête du « premier parti » d?Algérie. Mais Ouyahia ne joue pas que sur du velours, bien qu?il ait pris la précaution de ne pas recourir à la dissolution pure et simple des municipalités, comme cela a été fait en 1992 s?agissant des APC FIS : il lui aurait été bien difficile de prouver qu?il y a un dysfonctionnement grave des Assemblées élues en Kabylie. Il faut maintenant qu?Ouyahia arrive à convaincre le FLN de suivre l?« exemple » du RND à moins que cela ne soit déjà fait sur intervention du chef de l?Etat. Celui-ci pourrait bien avoir été l?initiateur de toute cette opération de « démission » des élus, car de la neutralisation des archs et de la fin de la crise du « printemps noir » de Kabylie, il tirerait deux dividendes : regagner la confiance de la Kabylie qui l?a boudé, voire rejeté toutes ces dernières années, et faire réintégrer cette région frondeuse dans le jeu électoral en perspective du référendum programmé sur l?« amnistie générale ». Ouyahia doit cependant « gérer » la crise qui surgira avec le FFS. Le parti d?Aït Ahmed, qui a affirmé dès le début qu?il ne se laissera pas facilement « déposséder » de sa victoire électorale, soupçonne les autorités de passer aujourd?hui carrément à sa mise à mort. Mais comme il est combatif et bien écouté à l?extérieur du pays, le FFS sera un sérieux écueil à la mise en ?uvre de l?accord Pouvoir-archs. Une crise qui en enfante une autre ?



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