Algérie

À l?appel de la coordination des syndicats



La grève largement suivie au port d?Alger Le port d?Alger a été totalement paralysé, hier matin, par la grève à laquelle a appelé la Coordination des syndicats des entreprises portuaires affiliés à l?UGTA. Appartenant à l?ENTMV, le navire Tariq Ibn Ziyad, qui devait larguer ses amarres à 7h, n?a pu prendre le large que vers 14h, après la fin du mouvement de protestation qui a duré la demi-journée. De son côté, le personnel de la Cnan ainsi que les douaniers du port d?Alger et plusieurs ports d?Algérie ont observé un arrêt de travail qui a affecté les activités économiques. L?appel de la coordination a donc été massivement suivi en dépit « des menaces, intimidations et agression physique dont ont été victimes les syndicalistes ». Au port d?Alger, qui assure plus de 60 % du trafic maritime du pays, des instructions ont été données pour interdire l?accès aux journalistes, lesquels ont eu du mal à faire leur propre constat sur le terrain.Il a fallu utiliser des subterfuges pour pouvoir accéder à cette enceinte, où le service d?ordre, notamment en civil, a été renforcé. Une fois à l?intérieur, le constat est édifiant. Les travailleurs de la Cnan (direction générale) étaient tous regroupés au niveau de l?entrée de leur immeuble, alors que les dockers, les caristes et les manutentionnaires ont carrément déserté les lieux, bloquant ainsi toute l?activité maritime. Rencontrés sur les lieux à l?entrée du port, les transitaires ont estimé être les premières victimes de ce mouvement de protestation. Néanmoins, ils ont exprimé leur « compréhension » face aux revendications des syndicalistes. Si au niveau de la direction générale de la Cnan, les responsables ont reconnu le taux important du suivi de la grève, ceux de la direction générale des Douanes ont, pour leur part, affirmé, dans un communiqué diffusé en fin de journée, que le taux de suivi est de 0%. Dans une réunion tenue au Cercle des dockers à Alger, les membres de la Coordination des syndicats des entreprises portuaires ont fait le point sur la situation de ce premier mouvement de protestation. Pour eux, les taux de suivi de cette grève « ont dépassé les attentes ». Ainsi, ont-ils déclaré, au niveau de la Cnan, l?ensemble des travailleurs (100 %) ont observé un arrêt de travail durant la matinée. Ils ont précisé que même le collectif de la compagnie installé à Marseille, en France, a suivi le mot d?ordre de grève, en dépit du fait qu?il soit affilié à la CGT. « Au niveau du port d?Alger, vous avez tous remarqué que cette structure a été totalement paralysée par un taux de suivi de la grève de 100 %. Pour ce qui est des travailleurs de l?Entreprise de transport maritime des voyageurs (ENTMV), le taux de suivi a atteint 80 %, alors que le personnel de manutention de l?Epal a, quant à lui, observé un arrêt de travail total ». Pour ce qui est du Syndicat des Douanes, le mouvement de protestation a été, selon la coordination, « massivement suivi », notamment au port d?Alger, à Aïn Taya, Boumerdès, Arzew, Mostaganem, Skikda et El Kala. « Ces taux ont été observés en dépit des menaces, intimidations et agressions physiques dont ont été victimes les douaniers syndicalistes, parmi lesquels le chargé de l?organique d?Arzew, qui a reçu plusieurs coups lui causant une fracture au niveau de la jambe. Le directeur régional d?Oran s?est déplacé personnellement à Arzew pour intimider les douaniers et faire en sorte que la grève n?ait pas lieu. A Alger, les mêmes méthodes ont été utilisées. Le directeur régional, ainsi que le Contrôleur de l?inspection divisionnaire (CID) ont fait le forcing pour empêcher certains douaniers d?observer la grève... », a déclaré un membre du conseil national du Syndicat des Douanes (SND). Ce dernier a indiqué que seule la marchandise périssable et dangereuse a été traitée au port d?Alger au cours de cette matinée, durant laquelle même les bagagistes ont préféré observer la grève par solidarité. « Nous avons décidé de ne pas travailler et de rejoindre le mouvement de protestation de nos camarades. Nous travaillons dans des conditions pénibles et, nous aussi, nous voulons que notre situation s?améliore », ont déclaré deux bagagistes venus assister à la réunion de la coordination. Il s?agit là du bilan de la première action de protestation qui devra, dans le cas où les pouvoirs publics ne répondent pas, être suivie par d?autres, dont les modalités seront définies au cours des prochains jours. Déjà, l?idée de la tenue d?un grand rassemblement ouvert à tous les syndicats d?entreprise (de l?UGTA), le 11 ou le 12 décembre, a été retenue, pour exiger le départ du chargé de l?organique et la réforme de l?UGTA. Aux revendications socioprofessionnelles des travailleurs de la Cnan, de l?ENTMV, des Douanes, et des ports, sont venues se greffer d?autres préoccupations, à savoir la suspension du secrétaire général du SND, Ahmed Badaoui, par son directeur général, pour motif « d?atteinte grave à l?ordre ». Une mesure qualifiée « d?arbitraire et de dépassement grave » qui a soulevé le tollé général dans le milieu syndical.



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