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A défaut de débat...


A défaut de débat...
Simple gesticulation ou réel indice d'emballement de la scène politique dans le prolongement du 24 février ' A défaut de débat d'idées, les très médiatiques Louisa Hanoune, la secrétaire générale du PT, et Amar Saadani, le patron du FLN, sont de nouveau sous les feux de la rampe. La première connue pour son franc-parler a répondu avec véhémence aux propos du second qui accusait mardi dernier lors d'un meeting à Annaba le PT d'être un parti non constitutionnel. Saadani, bien sûr, n'était pas mû par le seul respect scrupuleux de la loi pour s'en prendre à un parti considéré, à tort ou à raison, comme un allié du pouvoir.Au fait, le soldat Saadani, comme de coutume serions-nous tentés de dire, semblait en mission. Du moins c'est l'impression qu'il veut donner. Il réagissait aux propos tenus par Hanoune concernant les promesses que Bouteflika n'aurait pas tenues. A-t-il été chargé par un quelconque cercle du pourvoir de monter au front ' On aura beau épiloguer longuement sur le sujet, on n'en saura certainement rien. S'il accuse Hanoune de tenir le même discours depuis des années, il n'a peut-être pas tort. Mais est-ce une tare dans un monde politique où beaucoup sont enclins à changer de veste au gré des vents ' La patronne du Parti des travailleurs n'a certainement aucune leçon à recevoir du FLN quand on sait ce qui se passe dans la maison de l'ex-parti unique.Ce que l'on pourrait peut-être relever c'est que la position de Louisa Hanoune, à qui il est reproché de jouer à l'équilibriste en ménageant le pouvoir et en voulant se démarquer des relais de ce même pouvoir, ne doit pas être des plus confortables. Car sur certains sujets, la secrétaire générale du PT a souvent recours aux mêmes « arguments» que ceux du pouvoir et de ses satellites, n'hésitant pas à parler de « complot » et de « main étrangère ». Elle est notamment de ceux qui défendent le recours au gaz de schiste, en y mettant la forme. Pourtant, elle ne s'empêche pas de s'en prendre au patron du FCE et aux lobbies qui minent l'Etat. C'est toute la difficulté de pouvoir débattre en Algérie ou d'exprimer des positions nuancées sur des sujets différents. De plus en plus, on semble s'éloigner du consensus, comme en témoignent les dernières déclarations de partis du pouvoir et de l'opposition condamnant l'initiative du FFS à l'échec.La sortie de Saadani à Annaba est-elle le prélude à un nouveau feuilleton pour occuper le bon peuple, comme ce fut le cas à plusieurs reprises ' Ou simplement une tentative ponctuelle -en pleine mobilisation de l'opposition contre le gaz de schiste le 24 février- d'occuper le terrain ' Etait-ce une réaction démesurée du pouvoir face aux appels qu'avait lancés l'opposition pour la date anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures ' A voir l'imposant dispositif de sécurité déployé à cette occasion et les propos de Sellal et de Sidi Saïd, l'autre soldat, on serait tenté de penser que les tenants du pouvoir craignaient peut-être des manifestations d'une ampleur autre.




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