Algérie - A la une


A boire et à manger
On se souvient de la joie anticipée qu'avait suscitée le patron d'une boucherie industrielle à Marseille, M. Azzoug, se proposant, sur le plateau de la Télévision nationale, de vendre du steak, importé, aux Algériens à 20 dinars le kilo. On ne savait plus s'il fallait croire ou non, s'il fallait en rire ou en pleurer. L'annonce paraîssait exagérée mais pas complètement invraisemblable. C'était les dures années de la crise, des plans d'ajustements structurels imposés à l'Algérie par le Fonds monétaire international et de l'ouverture économique sans garde-fous. C'était tutti quanti, tutti frutti. M. Azzoug avait l'air d'y croire, beaucoup de consommateurs aussi, mais pas les décideurs. On ne donnera aucune suite à la proposition du boucher. Aujourd'hui, le steak est exclu de l'assiette du salarié moyen. La viande blanche est limite-limite. Quant au poisson, il se réserve aux gros salaires. L'Algérien est devenu végétarien par fatalité. Pourtant, l'Algérie a le potentiel pour développer l'élevage, tous types confondus, et même une industrie en aval, qui pourrait satisfaire les besoins locaux, voire exporter vers les marchés extérieurs. Un premier pas est fait dans ce sens avec la création du Groupement interprofessionnel des protéines animales (Gipa), qui est un consortium constitué par une vingtaine d'entreprises agroalimentaires.Dans la branche Céréales, on retrouve le consortium AAC (Algérien agro-céréales), activant notamment dans la production de pâtes et de farine.Trois autres consortiums sont en phase de lancement pour d'autres secteurs d'activités et de nombreuses entreprises sont intéressées par l'adhésionà ces groupements, dont le premier objectif est la satisfaction de la demande nationale et l'exportation pour permettre à l'Algérie de sortir de sa dépendance des hydrocarbures. Ainsi, Gipa vise à organiser le secteur des viandes et des dérivés lait et fromage, mais aussi à mieux exporter. Car, regroupées en une même entité, les entreprises élargiront leur champ d'action et renforceront leur pénétration sur les marchés extérieurs pour promouvoir et placer le produit algérien qui a ses qualités pour devenir concurrentiel. Mais une qualité n'est rien si elle n'est pas définie, standardisée, labélisée et brevetée. La normalisation des produits n'est qu'une étape, nécessaire mais pas suffisante. La production doit également assurer un approvisionnement régulier du marché, en quantité et en qualité. Or, avec une administration bureaucratique et une gestion approximative des entreprises, le «made in Algeria» exportable est loin de faire trembler la concurrence.


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