Tizi-Ouzou - Tahar Oussedik

Tahar Oussedik Tizi-Ouzou

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Tahar Oussedik, l’école de la générosité. Tahar Oussedik est né le 20 janvier 1913 à Sidi Naâmane. Il est mort le 26 octobre 1994 à Alger. Il fut enterré, selon son vœu à Aïn El Hammam, berceau de sa famille. Après des études au lycée de Blida, puis à Aix en Provence, c’est à l’Ecole Normale d’Alger que Tahar Oussedik, devait rencontrer sa vocation profonde : enseigner, transmettre. En 1937, il est instituteur Cette fonction d’enseignant fut pour lui une mission d’éducation et d’abord d’éducation à des valeurs. Pendant la deuxième Guerre mondiale, il se porte volontaire pour combattre le nazisme. Il s’agissait pour lui de défendre des valeurs de liberté. Il devait vite comprendre que ces valeurs ne trouvaient pas d’incarnation dans son pays. Il entre au PPA en 1941. A sa démobilisation, il reprend ses activités politiques au sein du mouvement national (PPA - MTLD) en même temps que son travail dans l’enseignement. Toute sa vie il aimera ce métier prenant et formateur dont il assumera les prolongements dans son engagement constant au sein de la société. Il fut instituteur à Ben Khalfoun, et organise la vie politique dans la région avec Tahar Ladjouzi. Dans un village de la wilaya de Médéa. Il est à Baraki dès 1950 et, c’est dans le logement de fonction qu’il y occupait, à l’école, qu’il fut arrêté une première fois, en 1951. Du fait de ses activités anti colonialistes, il n’est titularisé dans l’enseignement qu’en 1953. Il gardera toute sa vie le souvenir du soutien que lui fournissait sans compter, ainsi qu’aux siens, cette petite ville de Baraki, l’estime des parents, de ses élèves, leur solidarité avec l’instituteur algérien. C’est au sein de cette population et, plus largement à l’échelle de l’algérois, qu’il déploie, pendant la guerre de Libération, une activité soutenue dans la clandestinité. Il sera arrêté une deuxième fois et, alors, torturé durement par les parachutistes de Bigeard. Trente six jours (36) jours de tortures et de souffrances atroces lui laisseront des séquelles. Il partageait, avec d’autres intellectuels, la cellule du défunt Ali Boumendjel, assassiné sous la torture. Toute sa vie, il se rappellera que c’est la mort de ce dernier et la campagne d’indignation qu’elle souleva qui lui permit ainsi qu’aux 12 autres détenus de survivre. Voici comment le Dr Messaoud Djennas décrit, dans ces temps difficiles, sa première rencontre avec Tahar Oussedik dans le camp de Béni Messous : « Contrairement à la plupart des internés, qui furent rapidement dispatchés sur les différents camps de détention du pays, les 9 médecins que nous étions passâmes 4 mois pleins à Beni Messous, où les conditions d’hygiène étaient des plus déplorables Ce séjour prolongé -inexplicable- au Centre de transit, nous a permis de voir « passer » un nombre impressionnant de victimes des paras de Massu. C’est ainsi qu’arrivèrent un jour, Abdelkader Bensaïdane, Mohammed Chenaf, Tahar Oussedik, un boxeur dont j’ai oublié le nom et tant d’autres. Chenaf et Oussedik étaient dans un état lamentable. Suspendus par les membres supérieurs pendant plusieurs jours, ils mirent longtemps à récupérer leurs fonctions » (témoignage paru dans le quotidien El Watan du 8 novembre 2008). Une fois libéré, c’est à Baraki qu’il revient, à l’école de Baraki où son retour est fêté par ses amis sous le regard hostile des autorités coloniales. Il doit fuir et il décide de se réfugier en Tunisie pour continuer la lutte. Il rejoint les rangs de l’ALN, mais, à l’indépendance, renonce à son grade d’officier pour se mettre au service de l’école algérienne. Il prendra la direction des établissements réputés les plus durs de la capitale, tout entier consacré à soutenir les jeunes les plus fragiles dans leur volonté d’accéder à l’instruction. Il assure plusieurs fonctions: instituteur, inspecteur, cadre à l’Académie d’Alger mais d’abord éducateur, avide de transmettre. Il a ainsi dirigé les centres de recalés à la première session du Baccalauréat, animé dans les divers établissements qu’il a dirigé des cours d’alphabétisation, milité dans le MCB : Mouvement Culturel Berbère. A la retraite, il s’adonne à l’écriture et produit livre sur livre avant de décéder le 23 octobre 1994 à Alger, de quitter les siens : sa famille, ses compagnons de combat, ses élèves et ses lectures, ceux vers qui il est allé plein de dévouement et de générosité. Il est l’auteur de plusieurs livres, notamment :“La Berbèrie” (tomes 1, 2 et 3), “Si Smaïl, « Apologues”, “Des Héroïnes algériennes dans l’histoire”,“Le Royaume de Koukou”, “Oumerri”,“Le Mouvement insurrectionnel de 1871” et “L’la Fadhma N’Soumer”. Tahar Oussedik emprunta les chemins de l’écriture d’ouvrages historiques à caractère pédagogique. Une dizaines de livres écrits avec cette simplicité et cette clarté de style qui caractérise la communication éducative. A travers ces textes, il est parti à la conquête de l'histoire de l'Algérie sans être un historien de formation. Il a réussi à faire connaitre à de nombreux lecteurs des pans entiers méconnus de la réalité historique. Mais sa vocation d’écrivain correspondait aussi au désir de transmettre aux jeunes algériens et aux jeunes algériennes la fierté d’appartenir au peuple Amazigh. Ces textes nourrissent une grande défiance à l’égard de l’histoire telle qu’elle est enseignée aux enfants, leur imposant un récit d’origine qui ne les informe pas mais qui, plus encore, travestis l’histoire de leurs ancêtres. Et, durant les dernières années de sa vie, il s’est battu, par la plume et comme fervent militant du MCB, en vue de la réalisation de cette reconnaissance de l’amazighité de l’Algérie. Sa vie prend tout son sens dans une seule phrase : il est né et il est enterré à Ain El Hammam. Il s’agit d’une vie marquée par la fidélité aux origines. Et, pour cet humaniste, cette fidélité n’a jamais signifié la haine des autres. Nationaliste, élevé dans une famille nationaliste, il est toujours resté à l’écoute de ses frères humains, durant toute une vie pétrie de deux sentiments forts : l’amour de la patrie et la foi en la jeunesse algérienne. “A cette jeunesse, il a voulu dire qu’être Algérien, c’était se réclamer fièrement de la Kahina, de L’la Fathma N’Soumer, de Boubeghla, d’El Mokrani, de Malika Gaid et la lutte de Libération nationale. Ce message, il l’avait voulu, celui de la dignité et de la liberté”. Ce sont ces pages glorieuses de notre histoire que Tahar Oussedik aimait raconter.
Oussedik Fatma - Sociologue - Alger, Algérie

06/12/2013 - 154838

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