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92 entreprises mises en demeure à Oran



92 entreprises mises en demeure à Oran
Le Code du travail est totalement bafoué à El BahiaCes entreprises bafouent doublement la législation régissant le monde du travail en fuyant leurs responsabilités en tournant totalement le dos au Code du travail.Quelque 90 entreprises, établies dans la partie ouest du pays, viennent d'être mises en demeure par les contrôleurs de l'inspection régionale du travail. Pour cause, elles ne se soumettent pas à la réglementation stipulant la consécration d'un taux de 1% des recrutements aux personnes spécifiques, les personnes souffrant des handicaps mais qui peuvent toutefois rejoindre le monde du travail. Le contraire s'est produit au grand dam de cette frange de la société qui continue à constituer l'objet d'un non-événement vu la discrimination et la ségrégation la frappant. Une telle mesure aux yeux des services de l'inspection régionale du travail d'un simple fait du hasard.Ces entreprises, ne recrutent pas les membres de cette frange de la société. Pourtant, un tel recrutement obligatoire est bel et bien explicité par l'article 27 du Code du travail qui oblige les sociétés et entreprises à participer à la prise en charge financière de ces personnes en cotisant des quotes-parts fixées par la réglementation. Là encore, tout le contraire s'est produit. Ces entreprises, prises en flagrant délit de transgression de la loi, bafouent doublement la législation régissant le monde du travail en fuyant leurs responsabilités et en tournant totalement le dos au Code du travail, d'où les mises en demeure qui ont été prononcées à leur encontre.Les dernières sorties inopinées des inspecteurs du travail, opérées dans plusieurs wilayas de l'Ouest, ont abouti à des conclusions non moins fracassantes. Le travail, réservé aux personnes aux besoins spécifiques, constitue l'un des derniers souci des milliers de sociétés établies un peu partout dans les zones d'activités de la partie ouest du pays. Sinon, comment interpréter le fait que seulement 14 entreprises ont eu le courage d'embaucher 38 personnes représentant cette partie de la société dont le rendement est souvent égal ou encore supérieur par rapport aux recrues ne souffrant d'aucune infirmité physique'Là est toute la question qui reste posée malgré l'acharnement des associations représentant ou encore défendant ces personnes n'aspirant qu'à une seule ambition, rallier, sans complexe le monde du travail tout en rivalisant, sans aucune ambigüité, avec les employés dont la condition est intacte. A elle seule, la wilaya d'Oran compte pas moins de 52 zones d'activités, sans compter les petites entreprises et les sociétés familiales éparpillées un peu partout dans les 26 communes et les neuf daïras composant la deuxième capitale du pays. A-t-on pris conscience que ces «handicapés» sont productifs et ouvrent droit à un emploi digne' Il faut dire qu'il s'agit tout simplement de la ségrégation multidimensionnelle qui continue à faire rage dans une société que l'on dit évoluée à la faveur des nouvelles mutations mondiales.En somme, rien n'a été fait, notamment dans le cadre de la prise en charge du jeune demandeur de l'emploi, du moins pas au profit des personnes que l'on traite insidieusement de handicapeés alors qu'elles ne souffrent d'aucun handicap en mettant en valeur leurs compétences. Le Code du travail est totalement bafoué. Les transgressions sont multiples et variées. La majeure partie des entreprises, y compris des commerces et les boutiques spécialisées dans les ventes, prestations et services, sont accusées de faire dans la ségrégation au su et au vu de tout le monde. Sinon, comment interpréter le fait que des entreprises embauchent leurs employés selon des critères qu'elles mettent en place alors que le mode de recrutement est bien défini par tous les articles contenus dans le Code du travail' «Laissez vos coordonnées, on vous fera appel dès que le besoin se fera sentir».Telle est la réponse qui revient sur les lèvres des recruteurs et des responsables des directions des ressources humaines dès qu'une personne aux besoins spécifiques se présente dans les locaux des entreprises. Ce n'est pas tout.Plus d'un visiteur et plus d'un client ayant mis les pieds dans des petites boutiques commerciales d'Oran, en sort sidéré, en constatant des petites affichettes collées sur les devantures des commerces annonçant le recrutement réservé exclusivement à la gent féminine, dont les critères reposent essentiellement sur des formes idoines et la présentabilité.«Nous cherchons des vendeuses présentables.» Une telle annonce qui de visu est constatable un peu partout dans les vitrines ornant les bureaux et les boutiques d'Oran.Il s'agit là d'une forme de mépris total et de l'exclusion annoncée à l'avance vis-à-vis du sexe masculin. «Il aurait été ingénieux que ces recruteurs annoncent les recrutements qu'ils opèrent en accompagnant leurs textes publicitaires par des phrases plus correctes sans verser dans la discrimination.» «Nous cherchons des vendeurs, de préférence de sexe féminin. Telle est l'annonce, moins ambiguë, qui devrait être placardée sur les murs», recommande un membre d'une association implantée dans la wilaya d'Oran. A cela s'ajoute le harcèlement sexuel dont continue à faire l'objet cette femme recrutée dès sa présentation. Celle-ci, souffrant en silence, ne sait plus à quel saint se vouer vu, les tabous sociaux qui continuent à entourer une telle problématique. L'évolution du monde du travail n'est contre toute attente pas pour demain.
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