Algérie - A la une



67e partie
Résumé : Meriem est sommée par sa belle-mère d'aller acheter des médicaments à son petit frère malade. Il faisait nuit noire, et la pluie s'était mise à tomber. La jeune fille devait traverser une clairière pour arriver à la pharmacie du village. Elle avait peur, mais se donne du courage en repensant à Aïssa qui souffrait.Reprenant courage, elle avançait prudemment à travers les arbustes et les branches qui lui barraient la route. Le froid devenait de plus en plus piquant, et elle grelottait dans son manteau. Malgré sa volonté, elle se sentit défaillir, en constatant qu'il lui restait encore un bon bout de chemin pour arriver à la pharmacie. Elle hâte le pas, glisse, faillit tomber à la renverse, se retint à un arbre et se relève pour reprendre sa marche sous la pluie et le vent qui venait de se lever. Maintenant les lumières du village étaient loin derrière elle. Elle fait un rapide calcul pour estimer la distance qui lui restait avant d'arriver à la pharmacie qui n'était plus très loin. Une centaine de mètres à peine.Elle remonte sa capuche sur sa tête et hâte le pas. Soudain elle sentit une présence dans son dos. Elle allait se retourner, lorsqu'une main s'abattit sur son cou et une autre sur sa bouche. Elle tente de crier, en vain. La main serre davantage son cou. Elle crut étouffer, et sentit ses jambes se dérober sous elle. Son agresseur la tirait vers le fond de la clairière. La neige s'était remise à tomber, et la jeune fille ne voyait plus rien devant elle. Le souffle lui manquait de plus en plus. Elle se débattait autant qu'elle le pouvait. Mais l'homme était bien plus fort qu'elle. Puis ce fut le noir total.Lorsqu'elle reprit connaissance, elle ne se rappelait plus rien, si ce n'est le froid qui continuait à pénétrer dans ses os et dans tout son être. Elle frisonna et tenta de se relever. Aussitôt une douleur se réveilla. Son épaule lui faisait atrocement mal. Soudain, la mémoire lui revient. Elle regarde autour d'elle et constate qu'il faisait encore nuit, mais son assaillant s'était volatilisé.Elle réussit à se mettre à quatre pattes, puis prend appui contre un arbre pour se relever. Ses vêtements étaient en lambeaux, et sa bouche était aussi sèche qu'un ruisseau tari. Sa gorge lui faisait mal et elle avait sur la langue le goût de la cigarette. Ne pouvant ni crier ni marcher, elle reste collée à son arbre et fouine dans l'obscurité qui l'entourait, pour tenter d'apercevoir un rayon de lumière ou une ombre. La peur étreint son ventre. Son agresseur n'était peut-être pas très loin et pouvait revenir d'une minute à l'autre. Cette pensée la pousse instantanément à fuir. Malgré la douleur et la faiblesse qu'elle ressentait dans ses jambes, elle s'éloigne de l'arbre et tente de courir vers l'extrémité de la clairière. Le vent s'était levé, mais elle ne ressentait plus rien, hormis cette envie de quitter, au plus vite, ces lieux. Larmes et sang se mêlaient sur son visage et elle comprit que son corps comportait des traces visibles de l'agression dont elle venait d'être victime. Elle devait sûrement avoir des hématomes et des ecchymoses sur ses bras et ses jambes. Une blessure saignait de sa tête. S'était-elle fracturé le crâne ' Des coups de marteau résonnaient dans son cerveau. Elle sentit aussi une autre douleur au genou droit. C'était celle-là qui l'empêchait d'avancer plus rapidement. Son c?ur cognait dans sa poitrine. Avait-elle été absente trop longtemps ' Aïssa n'avait pas eu ses médicaments !, se rappelle-t- elle soudain. Sa fièvre avait-elle baissé, ou bien allait-il plus mal ' S'il mourait, elle en serait la seule fautive. Ni son père ni Houria ne le lui pardonneraient !Plus morte que vive, elle arrive enfin à l'orée de la clairière et jette un coup d'?il alentour. La voix du muezzin s'élève soudain pour appeler à la prière de l'aube. Quelques fidèles emmitouflés dans leurs burnous se hâtaient vers la mosquée. Elle avait passé toute la nuit dans la forêt ! Soudain, tout se met à tourner autour d'elle et elle se sentit happée par un trou noir.(À suivre) Y. H.
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