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66 % des rues d'Oran n'ont pas de noms !



66 % des rues d'Oran n'ont pas de noms !
La faculté des lettres et des langues, de l'université Constantine 1 a organisé, cette semaine, un colloque intitulé « Nouvelles perspectives en sociolinguistique et en didactique. Quels défis pour le terrain francophone ' ». Une rencontre scientifique tenue au Campus 500 places pédagogiques et qui a regroupé un grand nombre de linguistes algériens, africains et européens (principalement français) pour dresser un état des lieux des pratiques langagières du français et de ses représentations sociolinguistiques dans les sociétés modernes ou dans les universités. Ainsi le chercheur et chef de projet au Crasc, Farid Benramdane, a détaillé une vaste enquête menée par le Crasc il y a deux ans et centrée sur la gestion et le fonctionnement des noms propres de lieux dans l'agglomération d'Oran. Cette étude réalisée à la demande des autorités locales en vue du projet de modernisation de la ville d'Oran, et dirigée par une équipe d'une trentaine de chercheurs, a permis de rédiger un constat plutôt surprenant sur la dénomination des lieux et espaces publics : « Ce qu'il faut savoir c'est que depuis 1962, nous n'avons pas dénommé, mais seulement débaptisé, c'est-à-dire nous avons uniquement remplacé les noms français par des noms algériens. Nous avons ainsi abandonné les nouveaux espaces, nous avons constaté suite à l'enquête que 66 % des rues d'Oran n'ont pas été nommées. De plus, les plaques de signalisation odonymiques (noms de lieux : rue, place, édifice) ne sont pas normalisées, la terminologie n'est pas déterminée (on inscrit boulevard pour désigner une impasse), il y a des plaques bilingues, ou encore nous avons constaté la présence de plaques de l'époque coloniale (rue d'Amérique, Jules Ferry) » M. Benramdane ajoutera que pour aboutir au projet de transformer la ville d'Oran en une véritable métropole méditerranéenne, il faut essayer de donner un système de dénomination conforme aux normes internationales qui, a priori, n'existent pas en Algérie en s'appuyant par exemple sur la répartition des noms qui doivent refléter un paysage, des métiers, des faits historiques.... Pour ce qui est du choix de la langue française, l'orateur expliquera que la démarche a été alignée aux standards de l'ONU qui considère que la cartographie du Maghreb et de l'Afrique a été réalisée en langue française. Il insistera pour affirmer que la standardisation des noms est prise très au sérieux au sein de l'ONU, indiquant : « La seule modalité linguistique étudiée à l'échelle internationale est les noms de lieux. Il y a une commission permanente de l'ONU qui se réunit tous les cinq ans pour étudier les noms, tout simplement par ce que les noms ont un rapport avec la sécurité (pour maitriser les espaces), le tourisme, l'aviation, les télécommunications, les médias, la cartographie, le recensement des populations...


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