Algérie - A la une

65e partie
Résumé : Alors que la maison était plongée dans le silence, Tahar tente de préparer le terrain et aborde le sujet de son frère Saïd avec sa mère. Cette dernière lui révèle qu'elle rêvait souvent de lui, et que parfois elle avait l'impression qu'il était encore vivant.On dirait qu'elle me tendait une perche. Je saute alors sur l'occasion pour lancer :-Et si jamais je te disais qu'il pourrait revenir.Ma mère se lève promptement. Elle brandit son index vers moi avant de répondre.-Tahar ! Laisse les morts se reposer. Personne n'est jamais revenu de l'au-delà. Ne me mène donc pas en bateau.-Je n'en ai aucunement envie,maman.Je la tire par le bras et l'incite àse rasseoir.-Ecoute-moi, maman. Je ne sais pas comment t'expliquer, mais il m'est arrivé quelque chose dans l'après-midi, alors que je me reposais ausalon.Elle fronce encore les sourcils et me regarde curieusement.-Je me disais que tu n'avais pas l'air d'être en forme, mais j'ai mis ton état sur le compte du jeûne.Je secoue la tête.-Peut-être que le jeûne pompe notre énergie, mais je t'assure que ce qui m'est arrivé n'avait rien à y voir.Elle passe la main sur mon front.-Que t'est-il arrivé, Tahar ' Tu es souffrant '-Non. Je ne suis pas souffrant. J'ai rencontré Saïd.Ma mère garde le silence. Comme je m'y attendais, la révélation allait la choquer. Je devance donc sa réaction en poursuivant :-Ne m'interromps pas, s'il te plaît. Je vais tout te raconter en détail. Tu vas devoir m'écouter jusqu'à la fin durécit.Elle déglutit et se verse un peu d'eau, avant de me lancer un regard où se lisaient sa surprise, son étonnement et surtout sa souffrance.Je prends une lente inspiration et j'entame :-Alors que je faisais ma sieste, un courant d'air m'a réveillé. La fenêtre s'était ouverte avec fracas, et je me suis levé pour la refermer. Soudain, un immense jardin fleuri se dresse devant mes yeux. L'image était sublime. Il y avait des fleurs gigantesques. Des arbres, des cours d'eau, des rochers. L'herbe était aussi haute que notre immeuble, et le son de l'eau était le plus doux que je n'ai jamais entendu. Et dans ce décor paradisiaque, j'ai entrevu Saïd. Il était aussi réel et présent qu'on aurait juré qu'il était vivant.Je rapportais donc à ma mère tout ce que j'avais vu et entendu. Elle m'écouta jusqu'au bout, sans prononcer un mot.Lorsque j'arrive au moment culminant, je marque une pause, avant de lui demander si elle acceptait de revoir son défunt fils, sans verser de larmes.(À suivre) Y. H.



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