Algerie - A la une

62e partie


Résumé : Yasmina veut travailler. Mouhoub en est scandalisé. Il fait toute une scène et interdit à sa femme d'y faire même allusion. Il trouve qu'elle prenait trop de liberté, alors que jusque-là il ne lui avait jamais rien refusé.
Yasmina relève les yeux et regarde son mari avant d'éclater de rire. Mouhoub est intrigué.
-Pourquoi ris-tu ' J'ai dit quelque chose de drôle '
La jeune femme riait toujours.
-Je ris parce que je te découvre jaloux et possessif. Je ne t'ai jamais connu sous cet angle.
-Jaloux '
-Oui. Sans t'en rendre compte, tu ressens de la jalousie rien qu'à la pensée que je pourrais côtoyer des hommes. Laisse-moi donc rire, Mouhoub. Toi, jaloux !
Mouhoub lui saisit le bras et l'attire vers lui.
-Je suis jaloux. Et alors, n'es-tu pas ma femme ' Il faut que tu saches que j'ai tous les droits sur toi.
-J'ai compris, Mouhoub. Cesse donc de crier ainsi.
-Je crierai autant que j'en aurai envie. Cela t'apprendra à me
provoquer.
-Chut ! Tu vas réveiller le petit.
-Hein ' Le petit ' Quel petit ' Quelqu'un est-il venu '
Yasmina riait sous cape cette fois-ci.
-Cesse donc de te moquer de moi, jeune femme. Où est ce petit dont tu parles '
-Je ne te dirai rien, tant que ta colère n'est pas retombée.
-Tant pis, je vais moi-même voir dans les chambres.
Il ouvre les portes des deux chambres et regarde même dans la salle de bains, mais n'y découvrant personne, il revient au salon.
-Il n'y a personne, Yasmina, ni un petit ni un grand. Qu'est-ce que c'est encore cette histoire '
Elle reprend son sérieux, et l'invite à s'asseoir.
-Je ne voulais pas te brusquer, mon chéri. Je vais t'annoncer une nouvelle qui à coup sûr va te réjouir.
Mouhoub se frotte le menton.
-Si c'est pour m'annoncer que tu t'es engagée dans ce travail...
Yasmina lui met un doigt sur la bouche.
-Chut ! Cela n'a rien à voir avec le travail. La nouvelle que je vais t'annoncer aura plutôt un lien avec la
famille.
-La famille '
-Oui.
Elle rit.
-Tu n'as donc rien compris ' Rien remarqué '
-Ma foi, non. Cesse de jouer aux devinettes, Yasmina, et dis-moi de quoi il s'agit.
La jeune femme sourit et se passe une main sur son ventre.
-Le petit dont je voulais te parler est notre futur enfant.
Un silence régna pour un moment dans le salon. Enfin Mouhoub se lève, les yeux écarquillés et s'écrie :
-Tu veux dire...
-Que je suis enceinte. Enceinte de trois mois. Nous allons avoir un bébé Mouhoub et...
Elle ne put terminer sa phrase. Son mari la souleva dans ses bras et, dans sa joie, la fit tournoyer.
-Arrête, arrête !, s'écrie Yasmina, j'ai un terrible vertige.
Mouhoub la dépose délicatement sur le sofa.
-Oh Yasmina, quelle heureuse nouvelle tu m'annonces !
-Hum.
Elle porte la main à sa tête.
-C'est pour cela que tu as failli me provoquer une fausse couche !
-Désolée, ma chérie, mais la joie, l'émotion...
-Je comprends parfaitement ton état d'âme. Est-ce que cette nouvelle atténue un tant soi peu ton accès de colère '
Mouhoub se met à rire.
-Je ne suis plus en colère si c'est ce que tu veux savoir. Mais comprends-moi donc, je ne t'imagine pas du tout dans une administration, encore moins maintenant que j'apprends qu'on attend un enfant.
-Eh bien, tant pis pour moi, j'aurais dû garder le secret.
(À SUIVRE)
Y. H.
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