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4 projets pour changer la vie des Sahraouis



4 projets pour changer la vie des Sahraouis
- Bouela Lehbib et Mohamed Salem. 26 ans, et 35 ansWilaya : AousserdProjet : production agricoleNotre projet est simple : il consiste à cultiver des produits frais (pommes de terre et oignons) sur une parcelle de 2,5 hectares avant de revendre la production aux ONG qui travaillent dans l'approvisionnement alimentaire des camps de réfugiés sahraouis. La logique est triple : ce qui est produit localement sera redistribué localement, le projet permettra d'employer quatorze jeunes Sahraouis, et devra enfin contribuer à sortir les jeunes de la dépendance à l'aide humanitaire.Dans l'alimentaire, nous dépendons de beaucoup de produits algériens. Nous sommes dans une partie du désert où il est extrêmement difficile de cultiver quoi que ce soit, mais au bout de quarante ans, nous avons appris des techniques pour mettre en place une petite agriculture locale, avec une gestion de l'eau saine. Pour moi, l'une des plus grandes causes de la frustration de notre jeunesse réside dans l'absence de perspectives. Nous sommes dans une région fragile, il faut donner du concret aux jeunes.- Engniya Salem Daf. 32 ansWilaya : SmaraProjet : création d'un centre de soutien pour enfants en situation d'échec scolaireMalgré le soutien des autorités à l'éducation, le contexte des camps de réfugiés rend l'enseignement fragile. Les classes ne sont pas suffisantes, et comme on l'a vu avec les dernières inondations d'octobre [118 classes ont été détruites], les infrastructures demeurent précaires. Dans ce contexte, les enfants en situation d'échec scolaire ou qui ont des difficultés sont doublement fragilisés.En s'accordant avec les autorités sur le respect des programmes et des horaires, accompagner ces enfants de 6 à 16 ans, c'est aussi leur donner les meilleures chances de poursuivre leurs études et d'atténuer leur frustration. Sans l'éducation, que leur reste-t-il à part la colère' J'ai un jeune fils de 5 ans, je veux le meilleur avenir pour lui malgré les conditions ici. Ce centre sera aussi l'occasion pour de jeunes diplômés comme moi de transmettre leur savoir, tout en s'occupant. La valeur ajoutée de ce projet, c'est son approche : ici, les ressources viennent de nous !- Chej Hanafi Mohamed. 41 ansWilaya : LaâyouneProjet : Centre de prise en charge de personnes handicapéesA titre personnel, je suis physiothérapeute. Ici, beaucoup de jeunes Sahraouis ont, comme moi, grandi et toujours vécu dans les camps depuis 40 ans. Ici, vous trouverez de plus en plus de diplômés : ingénieurs, médecins, professeurs, chargés de projet... mais peu sont ceux qui possèdent des opportunités professionnelles. Faute de perspectives, beaucoup se rabattent sur ce qu'ils trouvent pour s'occuper ou gagner un peu d'argent, ce qui contribue à la frustration ambiante.Mon projet, c'est de monter un centre de prise en charge de personnes handicapées, physique ou mental. L'extrême vulnérabilité de ces personnes, particulièrement les enfants, est considérablement accentuée par la fragilité du contexte dans lequel nous vivons. Au-delà de pouvoir enfin donner aux jeunes d'exprimer pleinement leurs idées et leur potentiel, ce projet me permet de mettre en pratique ce pourquoi j'ai étudié, et ce que je veux faire de ma vie.- Ghalia Mustafa. 24 ansWilaya : DakhlaProjet : auto-école pour femmes à DakhlaJ'ai fait des études de psychologie en Algérie dans la wilaya d'Adrar. Comme la majorité des jeunes ici, je n'ai pas les moyens de mettre en pratique ce pourquoi j'ai étudié. Alors, pourquoi ne pas monter un projet qui soit au service de la communauté ' Quand j'étais étudiante, je n'avais qu'une préoccupation : passer mon permis de conduire. J'ai toujours pensé que c'était un signe d'émancipation. Ici, les femmes ne sont pas encouragées à conduire. Alors pourquoi pas 'L'école de conduite que je veux créer sélectionnera 100 femmes sur la wilaya et proposera des prix très bas pour rendre ce projet accessible à toutes. De mémoire, je crois que c'est le premier projet d'ONG qui demande aux jeunes ce qu'ils veulent, et non l'inverse. En attendant que le droit international soit respecté pour notre cause, nous ne devons pas attendre pour nous mobiliser ici, dans notre société.




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