Algérie - A la une

«350 millions d'euros de dépenses alimentaires»



«350 millions d'euros de dépenses alimentaires»
Les musulmans en France consomment environ 350 millions d'euros pendant le Ramadhan. Abbas Bendali, directeur de Solis, cabinet d'études marketing spécialisé dans les sondages ethniques, note que le mois de jeûne est propice à la consommation.-A combien évaluez-vous le marché du halal pendant leRamadhan, et sur l'ensemble de l'année ' A-t-il évolué par rapport aux années précédentes 'Nous estimons que les dépenses alimentaires, y compris les produits halal, des ménages musulmans vivant en France métropolitaine s'élèveront à 350 millions d'euros pendant la période du Ramadhan. Ce chiffre est une tendance lourde qui évolue peu d'une année sur l'autre si ce n'est sous l'influence du taux de vacanciers à destination des pays du Maghreb notamment. En revanche, comparativement aux autres mois de l'année, le mois de jeûne enregistre une progression de 30% des dépenses. Le niveau de cette hausse varie en fonction des types de produits. Les produits saisonniers, associés traditionnellement auRamadhan, présentent un pic de ventes avec une forte contribution de cette période à leur chiffre d'affaires : les feuilles de brick, les dattes, le lait fermenté et les soupes traditionnelles du Maghreb, lahrira et la chorba. D'autres produits vont également bénéficier d'un fort impact pendant cette période, dopés éventuellement par une météo clémente, comme les sodas, boissons fruitées et les jus de fruits du rayon frais. Des produits dont la consommation est régulière tout au long de l'année vont accroître également leurs performances commerciales. Il s'agit des fromages à pâtes fondues, des produits de charcuterie, des yaourts nature ou aux fruits, du couscous en graines, des bouillons en cube et des sauces à base de tomate.-Existe-t-il un profil type du consommateur halal 'Le halal, et plus largement le marché des consommateurs musulmans, touche aujourd'hui les originaires du Maghreb dans leur très grande majorité, mais également les originaires d'Afrique subsaharienne, dont un peu plus de la moitié d'entre eux déclare acheter des produits halal ou de Turquie. Les populations concernées sont extrêmement jeunes. Le poids des seniors (65 ans et plus) est très faible, soit 6 à 7% pour les originaires du Maghreb. L'essentiel des consommateurs est concentré sur les personnes âgées de moins de 50 ans.En revanche, les modes de consommation vont différencier les consommateurs, notamment pendant ce mois de jeûne. A titre d'exemple, les classes d'âge les plus jeunes, les 18-34 ans, achètent davantage de soupes liquides ou déshydratées de type chorba ou harira que leurs aînés pour lesquels ces produits sont encore élaborés majoritairement de manière domestique. De même, les céréales et les corn-flakes, les barres chocolatées, les jus de fruits frais ou les yaourts séduisent les plus jeunes, notamment comme constituants de la dernière collation avant le début du jeûne, à la place de plats traditionnels. Ces nouvelles tendances de consommation conjuguent à la fois praticité pour les actifs, plaisir de consommer, respect des traditions et échanges culinaires interculturels.-Comment le Ramadhan est-il perçu par les médias français et par la société 'C'est devenu un «marronnier» pour les médias français qui consacrent de nombreux articles ou reportages à ce sujet lors du démarrage de la période du Ramadhan, qui ne passe pas inaperçue. Entre des contenus pédagogiques à destination du plus grand nombre, des approches plus sociologiques, économiques voire polémiques, chaque média investigue sur ce sujet. A titre d'exemple, certains donnent des conseils pour mieux jeûner, d'autres s'inquiètent de la hausse des prix chez certains commerçants ou encore du manque à gagner de l'hôtellerie de luxe du fait de l'absence de la clientèle moyen-orientale. Pour ce qui concerne la société, je pense que la pratique est connue par le plus grand nombre sans que cela ne pose de problème particulier, même si l'on voit quelquefois ressurgir le débat sur le thème «Jeûner et travailler» comme l'an dernier entre des moniteurs de centres aérés encadrant des enfants et leur employeur.-Assiste-t-on à un regain de religiosité 'Il est difficile de mesurer l'intensité de la pratique religieuse, qui reste par définition du domaine de l'intime. Nous pouvons l'approcher néanmoins à travers l'évolution des comportements, comme la pratique du jeûne, l'observation du rite halal, le pèlerinage à destination des Lieux saints, le développement des salles de prière ou la construction de mosquées. Sur le moyen terme passé, tous ces indicateurs sont en progression.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)