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22.000 hémodialysés attendent une greffe




22.000 hémodialysés attendent une greffe
L'Algérie compte 22.000 malades hémodialysés pris en charge au niveau de 314 structures spécialisées dont 176 relèvent du secteur étatique. 30% de la population souffre d'insuffisance rénale. Tels sont les chiffres avancés par le Dr Mustapha Boukheloua, néphrologue-dialyseur au CHU de Relizane et secrétaire général de la Fédération nationale des insuffisants rénaux (FNIR), à l'occasion d'une rencontre tenue hier au forum d'El Moudjahid. Selon le spécialiste, le nombre de centres spécialisés dans l'hémodialyse est passé de 3 structures pour 100 malades recensés en 1980, à 154 en 2005, 294 en 2012 et 314 en 2016. La prise en charge de cette pathologie se fait, selon le même responsable, sous trois formes, à savoir la dialyse au CHU, la greffe et la dialyse péritonéale assurée à domicile mais qui reste méconnue. Et confrontée à un manque de poches qui ne sont pas couvertes par la Sécurité sociale.Evoquant les principales causes à l'origine de l'insuffisance rénale, il cite le diabète, le stress, la tension artérielle, le tabagisme et la malbouffe. Pour parer à d'éventuelles complications relatives à l'insuffisance rénale, il a appelé au dépistage précoce. Selon lui, le malaise peut se manifester chez l'enfant de bas âge lors des troubles d'énurésie nocturne. « La vessie est tendue et les résidus infectent le rein provoquant ainsi un déséquilibre », prévient-il. Dans ce contexte, il a souligné que la fédération a fait appel au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière pour effectuer un dépistage dans le milieu scolaire. « Ceci permettrai de sauver des enfants avant la propagation de la maladie », fait-il savoir. Boukheloua rassure que la dialyse effectuée en Algérie répond parfaitement aux normes requises, les appareils utilisés sont importés d'Europe alors que le consommable est produit localement. Quant à la prise en charge psychologique, il estime qu'elle est primordiale, particulièrement chez l'enfant atteint en raison de son état de santé et sa répercussion sur ses études. Au sujet de la transplantation rénale, le spécialiste précise que l'opération doit intervenir au moment où le diagnostic est établi étant donné que le rein peut passer de l'état aigu à chronique en moins de 6 heures de temps. « C'est là où réside l'urgence », précise-t-il. Selon lui, la réussite n'est pas garantie à 100% vu le risque du rejet médical ou chronique. L'orateur déplore que l'Institut national du rein spécialisé dans la transplantation de Blida ne soit toujours pas fonctionnel.La structure en question a été équipée d'un matériel de pointe d'une valeur de 700 milliards de centimes. Il regrette aussi le retard accusé dans l'installation de l'agence nationale de don et de greffe d'organes, chargée de la coordination entre les services spécialisés, les statistiques et les donneurs. Selon Boukheloua, la greffe d'organes est le seul moyen, actuellement envisageable, pour sauver la vie de milliers d'Algériens. Du fait de cette attente, dit-il, l'état des insuffisants rénaux peut s'aggraver et conduire à la mort alors qu'elle peut être évitée. « Le don d'organes d'une personne décédée peut changer la vie de dix autres », note le spécialiste. C'est pourquoi, il appelle les citoyens à prendre conscience de l'importance de ce geste. « La religion musulmane encourage le don et considère cet acte humanitaire des plus louables », conclut le spécialiste.
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