Algérie - A la une

2019 : le pouvoir joue avec les nerfs des Algériens


Le silence observé par le chef de l'Etat sur la grande préoccupation de l'heure, l'élection présidentielle, en l'occurrence, ajoute de la densité au brouillard politique dans lequel l'opinion est maintenue.Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a présidé, jeudi, un Conseil des ministres, l'ultime pour l'année 2018, au cours duquel, il a notamment signé la loi de finances 2019. Contrairement à ses habitudes à l'occasion de pareils rendez-vous, le chef de l'Etat est resté silencieux ? une attitude délibérée, probablement ? sur la grande question au centre de la préoccupation politique du moment : l'élection présidentielle. La classe politique, tout comme l'ensemble de l'opinion, demeurera encore dans le flou quant au sort réservé à cette échéance. Peut-être qu'il faudra attendre la mi-janvier, période à laquelle devrait-être convoqué le corps électoral, pour être fixé définitivement. En effet, au moment où les partis politiques attendaient des annonces franches qui permettraient une meilleure visibilité sur l'élection présidentielle, le président de la République s'est restreint à la signature de la loi de finances 2019, la dernière de son quatrième mandat, d'une part, et à présider un Conseil des ministres pour examiner quatre projets de loi, dont la prévention et la lutte contre la corruption, les activités nucléaires civiles, l'activité de médecine vétérinaire et la protection animale et l'aviation civile, d'autre part. Le chef de l'Etat n'a pas délivré de message politique. Etonnamment d'ailleurs, puisque l'approche du scrutin présidentiel aurait pu l'inciter à faire une adresse pour ne serait-ce que rappeler l'importance de l'échéance. Par son silence, il prolonge le mystère sur les intentions réelles du pouvoir et, partant, donne de la substance aux supputations politiques et médiatiques. Evidemment, par son mutisme, il entretient également le suspense autour de son ambition propre, sa candidature ou pas en 2019. Ainsi et contrairement aux précédents Conseils des ministres où il commet de longs discours (écrits), Bouteflika s'est contenté de dire le strict minimum. Hormis la petite phrase pour "adresser au peuple algérien ses meilleurs v?ux de santé, de bonheur, de progrès et de sérénité pour l'année 2019", le Président sortant a bousculé ses propres codes, lui qui faisait de ses sorties, malgré son état de santé très fébrile, des "moments forts" pour envoyer des messages. Cela rassure de moins en moins les Algériens qui ont eu droit à la diffusion d'une image éclair du chef de l'Etat sur les chaînes de télévision publiques et à un communiqué de presse fade et quasiment "apolitique" de la présidence de la République. Cela ne ressemble guère à la façon de faire du Président qui, rappelons-le, avait toujours un mot pour les Algériens plusieurs mois avant chaque échéance électorale. Du coup, ce mutisme vient ajouter de la densité au brouillard politique dans lequel l'opinion est maintenue. Bien mieux, même les chancelleries étrangères établies à Alger, qui avaient, par ailleurs, braqué leurs regards vers ce Conseil des ministres pour tenter de "voir plus clair", auraient espéré vainement. Une attente que la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, avait attisé, mais qui ne sera pas satisfaite. Pour combien de temps encore ' Au plus tard la mi-janvier, code électoral oblige.
FARID BELGACEM


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)