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20 ans de prison pour un crime commis en France




20 ans de prison pour un crime commis en France
T. Réda, Franco-Algérien, et deux acolytes, H. Rachid et R. Hakim, se sont introduits dans l'appartement de B. Djamel, dealer connu, ont séquestré sa femme et ses enfants avant de lui loger une balle de 9 mm dans la tête.Le tribunal criminel près la cour d'Oran a condamné, la semaine dernière, T. Réda à 20 ans de réclusion criminelle pour homicide volontaire, constitution de malfaiteurs, séquestration et usurpation d'identité. L'homme a été reconnu coupable d'un crime commis dans la banlieue parisienne en mai 2011. Les faits, tels que consignés dans l'arrêt de renvoi, affirment que la nuit du 4 au 5 mai 2011, T. Réda, Franco-Algérien, et deux acolytes, H. Rachid et R. Hakim (aujourd'hui en détention en France), se sont introduits dans l'appartement de B. Djamel, dealer connu, ont séquestré sa femme et ses enfants avant de lui loger une balle de 9 mm dans la tête.Pour brouiller les pistes, Réda aurait pris le passeport de son frère jumeau, Laïd, et rallié Annaba, après avoir transité par les Pays-Bas et le Portugal. "J'ai pris le passeport de mon frère parce que le mien n'était plus valide. Ce n'est pas pour autant que je suis l'auteur du crime", s'est défendu l'accusé à la barre. L'usurpation d'identité a, malgré tout, valu à son frère d'être arrêté et mis en détention provisoire pendant neuf mois pour le meurtre en question avant que les véritables identités de l'un et de l'autre n'aient été établies. Laïd est relâché alors que son frère Réda est interpellé par les autorités algériennes suivant un mandat d'arrêt international.L'enquête menée par la police française déterminera qu'en 1991, Réda avait trempé dans une affaire de trafic de drogue, qu'il avait été condamné à 8 ans de prison et que l'un des témoins à charge était... B. Djamel. "Vous lui en vouliez. De plus, vous étiez en affaire avec lui, qu'il vous devait 8000 euros et c'est pour cela que vous l'avez tué", accuse le président du tribunal. T. Réda reconnaît volontiers avoir été en prison pour une affaire de drogue en 1991, mais nie farouchement toute implication dans le meurtre de mai 2011.Lorsqu'elle est interrogée par la police française, la veuve A. Aïcha a déclaré "vous avoir reconnu à 2000%" comme étant celui qui l'avait séquestrée et abattu son mari, ajoute le président. "Non, monsieur le président, elle a dit avoir entendu son mari supplier un certain ?Bocomp' de ne pas tirer !", rectifie l'accusé.Un expert médical est convoqué au tribunal pour donner son avis sur la paralysie partielle de la main droite dont souffre l'accusé. Ce témoignage déterminera si, oui ou non, Réda est capable de serrer une arme de 9 mm et presser la détente. L'expertise balistique réalisée par les spécialistes français a, en effet, déterminé que le tireur était droitier. L'expert n'est pas formel : "Je peux affirmer qu'il peut tenir un stylo ou un verre, serrer la main, mais je ne peux pas me prononcer sur l'usage d'une arme."Pour le ministère public, il ne fait aucun doute que T. Réda, 46 ans, est coupable du meurtre de la banlieue parisienne. "Il avait le mobile et l'opportunité. La veuve l'a reconnu et les relevés téléphoniques l'ont localisé dans le voisinage du domicile de la victime à l'heure du crime. En fuyant vers l'Algérie, il a tenté de brouiller les pistes, et la paralysie de sa main ne l'a pas empêché d'appuyer sur la détente", a égrené le représentant du parquet en requérant la peine capitale.La défense, elle, a bâti sa plaidoirie sur trois arguments principaux : d'abord, le refus de la justice française de transmettre le dossier de l'accusation pendant trois ans, ce qui n'a pas permis à l'accusé de bénéficier d'une défense convenable ; le doute entourant la capacité de Réda à utiliser sa main droite, qui doit normalement profiter à l'accusé ; les propos contradictoires de la veuve, dont le seul but est de "percevoir des dédommagements". "Regardez bien monsieur le président, vous verrez que tout le dossier est basé sur le témoignage de la veuve. Aucune preuve matérielle ne relie notre client au meurtre de B. Djamel. Et, du reste, la femme de l'accusé a certifié que son mari était avec elle au moment des faits", a exhorté l'un des deux avocats en plaidant l'acquittement.Après délibérations, T. Réda a été condamné à 20 ans de réclusion criminelle.S. O. A







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