Algérie - Revue de Presse

12e salon du livre d?Alger


Recherche livres en français désespérément ! La nouvelle disposition des stands, mélangeant éditeurs francophones et arabophones, contribue encore au capharnaüm ambiant. Contrairement aux années précédentes où les éditions francophones étaient rassemblées dans un seul endroit, cette année, les stands arabophones et francophones ont été installés pêle-mêle dans les trois pavillons du Salon, ce qui ne facilite guère la tâche au visiteur, vite perdu au sein des 147 700 m2 du Palais des expositions, où voisinent une concentration de 559 maisons d?éditions. L?intention était louable : il s?agissait d?éviter la ségrégation entre les éditeurs français et arabes. La décision a, paraît-il, été « mûrement réfléchie ». Ce qui n?avait peut-être pas été réfléchi, c?est les complications que cela entraîne pour le visiteur. Les explications des hôtesses d?accueil n?aident guère et les plans détaillés du Salon fournis sur place n?éclairent pas d?avantage. Si l?affluence est toujours au rendez-vous, événement incontournable du monde du livre oblige, les exposants ressentent le changement. Ainsi à la BIEF (Bureau international de l?édition française), le responsable regrette cette disposition qui déroute les gens : « Les éditeurs français sont dispatchés un peu partout. On a du mal à nous trouver. » Même son de cloche chez Chihab éditions, maison algérienne qui gère (entre autres), la diffusion du livre de poche français dans le pays : « L?afflux du public s?est confirmé (...) mais cette année, les gens n?arrivent pas à nous repérer. Il faut vraiment vouloir retrouver un exposant pour y arriver. Avant, il y avait une séparation entre l?édition arabophone et francophone. Elle est tombée, mais maintenant, il n?y a pas d?îlots. On tombe sur un stand par hasard. Et on n?est même pas sûr que vous trouverez votre chemin le lendemain ! » Les exposants reçoivent, donc, de nombreuses remarques de la part des visiteurs en prise aux problèmes d?organisation et de signalétique du Salon. Certains parlent même de parcours du combattant pour se procurer un dictionnaire ! D?autant plus, qu? une fois sur place, le manque de choix en matière de littérature contemporaine se fait sentir. La part belle dans les stands a été donnée au parascolaire, premier poste d?achat du Salon. Les romans en français sont peu nombreux et on retrouve surtout des classiques ou des écrivains orientalisants, les mêmes qu?en librairie, à des prix qui restent onéreux, malgré les déductions des frais de douane. « Je viens ici chaque année. Je suis très amatrice de littérature française. Je suis un peu déçue cette année. Il y a très peu d?éditeurs français. Avant, la programmation était beaucoup plus riche. Les arabophones ont plus de choix. Je ne retrouve pas mes écrivains préférés », s?exclame une habituée du Salon ! Elle n?est probablement pas la seule à le regretter.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)