Algérie - A la une


110e partie
Résumé : L'état de santé d'Ali se dégrade, et sans plus attendre, Amar prend les devants pour l'hospitaliser. Les médecins sont formels : on devrait l'opérer au plus vite pour le débarrasser de son mal... L'opération est un succès. Daouia, qui ne croyait pas trop à ce miracle, se rendit à l'évidence : son mari est sauvé...Une semaine passe. Ali avait repris des forces et commençait à faire quelques pas dans sa chambre en s'aidant d'une canne. Les médecins lui avaient permis de se lever et de sortir dans le couloir ou sur le balcon. D'ici quelques jours, il pourra rentrer chez lui. Cependant, une longue convalescence l'attendait... Amar le rassure... Il veillera lui-même à lui verser régulièrement son salaire et à prendre en charge sa famille jusqu'à son rétablissement total. Emu par tant de générosité, le vieil homme verse quelques larmes. Amar lui donne une tape dans le dos :-Ammi Ali, lorsque je te vois, je revois mon défunt père... Tu lui ressembles tant dans ton comportement et dans tes gestes qu'il m'arrive de te confondre avec lui... Ne refuse donc pas l'aide d'un fils envers son père.Ali ne savait plus quoi répondre... Il était encore trop faible pour se lever et serrer Amar dans ses bras, mais son regard ne trompait pas sur ses émotions et sa reconnaissance... Il prend le bras de son bienfaiteur et répondit d'une voix à peine audible :-Que Dieu t'accorde une longue vie et protège ta descendance jusqu'à la fin des temps. Tu me fais un tel honneur en me comparant à ton défunt père, mon fils, que je ne sais plus quoi te dire... Mais il y a une chose dont tu pourras être sûr... Je te serai dévoué et reconnaissant jusqu'à mon dernier souffle... Tu m'as redonné la vie et permis à ma pauvre Daouia de voir l'avenir avec optimisme. Que ta vie soit un fleuve tranquille, et que tes ennemis soient aveuglés par leur haine... Va mon fils... Que Dieu te protège et guide tes pas...Quelques jours plus tard, Amar, Meriem, et Aïssa reprennent le chemin de l'exil...Les années qui suivirent furent plus sereines et plus rentables pour tous... Amar avait fait fructifier ses économies et était devenu propriétaire d'un grand magasin d'alimentation générale et d'un café à Paris. Au bled aussi, il avait fait l'acquisition d'autres terrains et lancé une laiterie qui employait plusieurs jeunes chômeurs. Meriem, de son côté, et après plusieurs voyages d'inspection et des stages de perfectionnement, avait ouvert un cabinet d'architecture, non pas en France, mais dans son pays... Elle avait enfin consenti à épouser Hakim, envers qui elle nourrissait de profonds sentiments, et tous les deux habitaient en ville. Aïssa, qui venait de décrocher son bac, faisait des études en médecine, et ne comptait pas s'arrêter en si bon chemin. Il pense déjà entamer une spécialité une fois son diplôme en poche... Il était la fierté de son père après Meriem, et le secondait dans toutes ses prérogatives. Houria, la langue pendue plus que jamais, ne cessait de ruminer des idées noires et de toiser de haut Taos, qui par un jeu de hasard bien arrêté, fait maintenant partie intégrante de la famille... Elle vivait avec elle à la ferme et prenait des initiatives en l'absence du propriétaire dans la gérance de la ferme et des biens familiaux. Amar n'avait gardé Houria que parce qu'elle était la mère de son fils, et l'amour qu'il portait à ce dernier n'avait d'égal que celui qu'il nourrissait à l'égard de Meriem et de ses deux petits enfants. Oui...Il était l'heureux grand-père de deux adorables petits garçons, qu'il gâtait et choyait comme pas un. En somme, le bonheur planait enfin sur cette famille, et durant quelque temps, aucun nuage n'était venu le ternir...Les enfants de Meriem et Hakim allaient à l'école et travaillaient bien. Il y avait des jours où leur maman les conduisait elle-même en voiture et allait les récupérer lorsqu'elle n'était pas trop prise... Cependant, Hakim n'aimait pas la voir les couver autant. Pour lui, dès qu'un enfant est scolarisé, il devrait apprendre à se dérouiller afin d'aiguiser ses armes et devenir un adulte consciencieux et responsable. Meriem riait lorsqu'il lui en faisait la remarque, car lui-même se sentait encore un enfant et avait besoin qu'on le materne de temps à autre... N'est-ce pas qu'au fond de chaque adulte somnole un enfant ' ne cessait-elle de lui répéter. Mais Hakim, s'il comprenait les motivations de sa femme et son attachement excessif à ses deux gosses, aurait aimé leur donner une toute autre éducation : son éducation de paysan dur et pur...Taos les avait élevés, lui et Omar, avec toute la détermination d'une mère soucieuse de l'avenir de ses enfants. Mais en dehors des nécessités primaires, elle n'allait pas jusqu'à les couver autant...C'est pour cela, qu'ils étaient devenus des hommes qui géraient leurs biens d'une main de fer, et étaient devenus des responsables de famille sans contrainte aucune. Au Canada, et contre toute attente, Omar avait pu s'affirmer et démontrer qu'on pouvait réussir là où on était. Les débuts n'avaient certes pas étaient très doux, mais il avait fini par prendre le dessus sur ces aléas, et au bout de quelques années, il s'était associé à un compatriote pour lancer une entreprise de fabrication d'appareils électroménagers.(À suivre) Y. H.


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