Algérie - A la une

1 050 Algériens bloqués à Istanbul



Prises au dépourvu, les autorités algériennes n'ont pas pu réagir à temps pour faire face au flux de passagers. Résultats : beaucoup, encore bloqués à l'étranger, se sentent abandonnés, alors que les autorités ont promis de prendre tout le monde en charge dans le cadre des dessertes spéciales.Plus de 600 ressortissants algériens sont bloqués à l'aéroport d'Istanbul, en Turquie, sans possibilité d'embarquer pour l'Algérie et, surtout, sans information de la part des autorités algériennes. "Nous sommes ici depuis quatre jours dans l'attente d'avions pour nous rapatrier. Nous manquons d'information et aucun officiel ne veut se prononcer sur quoi que ce soit. Le consul d'Algérie lui-même ne répond pas.
Nous sommes vraiment abandonnés à notre sort", a dénoncé, hier par téléphone, un Oranais qui parle de personnes âgées malades, d'enfants en pleurs et d'Algériens désargentés qui survivent seulement grâce à la solidarité de leurs compatriotes résidant à Istanbul. Notre interlocuteur a également indiqué que la police turque confisquait les smartphones des passagers qui photographiaient cette "situation catastrophique" pour les effacer de la mémoire de l'appareil.
"Selon les Turcs, nous ne pourrons pas rester au-delà de dimanche parce que l'aéroport va fermer. Si cela s'avérait, où irions-nous '", s'est inquiété notre interlocuteur en lançant un appel urgent aux autorités algériennes pour une prise en charge immédiate. "Un homme âgé est tombé malade hier soir. Il a dû être transféré à l'hôpital parce qu'il crachait du sang? D'autres souffrent de maladies chroniques? Nous vivons vraiment dans la peur", a-t-il conclu en indiquant que les mesures de protection contre le coronavirus étaient, toutefois, observées.
Une source fiable, qui a confirmé la condition précaire des passagers bloqués à l'aéroport d'Istanbul, a, cependant, assuré que la situation touchait un total de 1 050 Algériens se trouvant dans la ville turque. "Le problème est que l'aviation civile algérienne n'a pas donné son accord pour le transport des ressortissants algériens. La raison serait qu'il n'y pas suffisamment de lieux de confinement sur le territoire national", a-t-elle expliqué en dénonçant l'imprévoyance des autorités algériennes qui n'ont pas pris au sérieux le Covid-19.
"Du jour au lendemain, elles ont décrété la fermeture des frontières et la suspension des liaisons maritimes et aériennes. Il est normal que des ressortissants algériens se retrouvent dans cette situation", a expliqué la même source, en évoquant des Algériens bloqués dans d'autres pays comme la France, Dubaï, l'Espagne ou la Corée du Sud.
"Que les autorités algériennes aient été prises au dépourvu, cela pourrait se concevoir ? bien que l'alerte ait été lancée en décembre ?, mais que nous soyons ainsi livrés à notre sort, sans l'aide de notre Etat, sans information, c'est inadmissible. Il faut que le chef d'escale, le consul ou n'importe quel officiel nous explique ce qui nous attend", s'est encore légitimement insurgé le passager bloqué à l'aéroport d'Istanbul.

S. OULD ALI
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