Une stratégie de coopération pour booster les investissements

Les ministres des pays arabes chargés du secteur de la pêche et de l'aquaculture convergent sur la nécessité de consolider le cadre de leur coopération et consultation pour aboutir à l'exploitation rationnelle et durable des ressources halieutiques et au confortement de la sécurité alimentaire. C'est ce qui ressort du 5e congrès arabe sur les ressources halieutiques et la sécurité alimentaire organisé à Alger sous la présidence du ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Sid Ahmed Ferroukhi. Les ministres arabes ont appelé au rapprochement des stratégies et au développement des investissements et des échanges commerciaux, notamment bilatéraux. En sa qualité de pays hôte, l'Algérie proposera, à cette occasion, une plateforme composée d'une dizaine de propositions visant à redynamiser ce secteur dans le monde arabe de manière à faire face à la concurrence mondiale et également pour réduire les factures d'importation. Il est aussi question de trouver des équilibres pour compenser la faible production dans certains pays. Selon Mahmoud Radhi Hassen, secrétaire général de l'Union arabe des producteurs de poissons, les habitants de 13 pays arabes ne consomment en moyenne que 2,6 kg/an de poisson, ce qui est insignifiant. D'où la nécessité, a-t-il souligné, de créer des plans de développement des ressources halieutiques dans la région. Pour sa part, Ferroukhi a indiqué que les pays arabes sont appelés à travailler ensemble pour s'imposer sur le marché mondial. « Il est également de notre devoir, en tant que responsables, de sortir de ce congrès avec une forte volonté pour le renforcement du travail, la consolidation de la coopération et la libération des initiatives pour une meilleures exploitation, surtout rationnelle des ressources halieutiques », a-t-il précisé.Plateforme d'AlgerDans ce cadre, l'Algérie plaide pour l'encouragement de toute initiative arabe visant à mettre en place des plans de gestion durable et responsable des ressources halieutiques dans le cadre d'une stratégie commune. Dans sa plateforme, l'Algérie plaide pour tirer profit des démarches et expériences réalisées aux niveaux continental et international visant la réhabilitation de la pêche traditionnelle eu égard à ses retombées positives sur le plan économique et social. La pêche et l'aquaculture devront être, souligne le ministre, une activité économique. Et pour assurer sa durabilité, le ministre a mis en relief l'importance de création d'un réseau arabe des centres de recherche et de développement pour l'échange d'expériences et de données en relation avec le secteur. L'occasion fut également propice pour lancer un appel à l'adresse des unions et organisations arabes activant dans le domaine des ressources halieutiques et de l'aquaculture pour la création d'un cadre arabe de concertation et de coordination. Il a estimé également qu'il est plus judicieux d'organiser le congrès tous les deux ans.L'Algérie offre des opportunités d'investissementL'investissement est l'autre créneau qui doit se placer au c?ur de la coopération entre pays arabe, a soutenu Ferroukhi, ajoutant que l'Algérie offre des opportunités qui pourraient faire l'objet de partenariat et d'investissement arabo-arabe. Tout en citant les grandes lignes de la stratégie nationale ainsi que les quatre axes du plan quinquennal 2015/2019 du secteur, le ministre a souligné qu'il est prévu plusieurs chantiers, entre autres, la réhabilitation et la modernisation de 2.500 bateaux de pêche, l'inscription de 350 nouveaux projets dans l'aquaculture, l'ouverture de plus de 1.000 projets dans les activités de soutien à la production, à savoir l'industrie de transformation, l'industrie des équipements et autres et la réalisation de 44 structures de commercialisation des produits de la pêche et de nouvelles infrastructures portuaires. Ferroukhi a fait savoir que l'Algérie a été sollicitée par plusieurs pays pour les encadrer en matière de réglementation.Vers la création d'une société de holding arabe des ressources halieutiquesIls sont nombreux les participants à demander la création d'une société arabe de holding. Selon Ferroukhi, cette société qui sera privée ?uvrera à développer les échanges commerciaux bilatéraux entre pays arabes. Ce projet au même titre que celui de création d'un conseil arabe consultatif des ressources halieutiques seront présentés aujourd'hui dans le cadre de l'assemblée générale de l'Union arabe des producteurs de poisson. Ce qui est attendu de ce congrès du point de vue de Mohamed Khir Abdelkader, c'est « de trouver des projets communs dans le cadre de la formation, la recherche et le commerce ». Habib Benyahia, SG de l'UMA, préconise, pour sa part, de créer une structure maghrébine de pêche.