
L'annonce faite par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, au cours de la dernière tripartite le 5 juin, portant sur l'âge de départ à la retraite, n'a pas manqué de provoquer inquiétude et incompréhension dans le monde du travail, chez les organisations syndicales et les nombreux candidats à la retraite qui prennent d'assaut les bureaux de la CNR (Caisse nationale des retraites). Une inquiétude qui, selon le gouvernement, n'a pas lieu d'être, le processus de cette réforme n'en étant qu'à ses débuts.Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Selon une source gouvernementale, «la tripartite du 5 juin dernier a seulement acté l'âge de départ à la retraite à 60 ans. Et pour que cela advienne, il faudrait d'abord modifier l'ordonnance portant code du travail. Une ordonnance qui, par la suite, sera examinée en réunion du gouvernement avant d'être soumise à l'examen et à l'approbation du Conseil des ministres. S'ensuivra une autre étape, celle du Parlement. A savoir que ce projet d'ordonnance sera soumis à l'Assemblée populaire nationale puis au Conseil de la nation avant d'être adopté définitivement comme nouvelle loi sur le travail». Autrement dit, l'échéance est encore loin et, entretemps, rien n'a officiellement changé s'agissant des départs à la retraite.Selon toujours la même source gouvernementale, «des orientations ont été données par le gouvernement à toutes les structures concernées, dont la CNR, pour éviter l'afflux des dossiers. Mais aucune orientations n'a été donnée en revanche par le gouvernement pour refuser le moindre dossier, ni changer quoi que ce soit en la matière». Voulant anticiper sur les événements, particulièrement les menaces de grèves brandies ici et là , le gouvernement tente de colmater toutes les brèches de ce vaste et complexe dossier du régime des retraites.«Le Premier ministre a annoncé, lors de la même tripartite du 5 juin, la mise en place d'une commission spéciale, au niveau du ministère du Travail, qui sera chargée d'amender cette loi avec, comme instructions précises, d'introduire des mesures dérogatoires au profit des métiers pénibles».Ce dossier des retraites anticipées, Abdelmalek Sellal l'a évoqué pour la première fois lors de sa visite du 29 mai dernier à Tizi Ouzou, est, en effet, une véritable bombe à retardement s'il n'est pas pris en charge. «Il a fallu transférer des fonds de la CNAS vers la CNR pour que celle-ci puisse tenir son équilibre et pouvoir payer les retraites en 2016», révélait le Premier ministre. C'est dire que la réforme du régime des retraites s'impose même. L'on ne peut continuer à gérer ce dossier comme par le passé, avec des départs anticipés massifs à la retraite sans courir le risque de provoquer l'écroulement total de la CNR, ce qui aura pour conséquence, un drame social épouvantable.«Cette réforme a pour objectif de permettre la solidarité inter-générationnelles en même temps que d'assurer l'équilibre financier de la Caisse nationale des retraites», précisait encore Sellal au cours de la dernière tripartite. Mais pour autant, le gouvernement ne veut nullement provoquer un autre foyer de tension sur un front social si fragile et semble opter pour une réforme en douce et à petite dose...
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Posté par : presse-algerie
Ecrit par : K A
Source : www.lesoirdalgerie.com