Alger - Wassyla Tamzali

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Le 8 mai 1991 décédait Bachir Hadj Ali. Ce n'était pas la fin du politique mais le début de la fin. En relisant sa vie, comment ne pas regretter ce temps où la politique était vivante, incarnée par des hommes et des femmes défendant des idéaux ' Qu'importe que nous soyons ou non d'accord avec les idées qu'ils défendaient, il y avait des idées. L'Algérie n'était pas ce désert silencieux duquel ne s'élèvent que des spéculations sur des personnes. Avez-vous entendu un mot sur la politique ' Qui y croit ' On a cassé l'idée même du politique dans notre pays, du plus petit au plus puissant d'entre nous. Nous savons que ce qui règle les problèmes de la société, ce n'est plus la politique, mais le rapport de force. Et vous les jeunes, savez-vous qui est Bachir Hadj Ali ' Une vie politique.
Au hasard de sa biographie : il négocie en 1956, avec Sadek Hadjeres, l'intégration à titre individuel dans l'ALN des «Combattants de la libération», organisation militaire des communistes algériens, créée en 1954, dont il est responsable. Il prend alors la direction du PCA. Savez-vous qui est Sadek Hadjeres ' Sadek est aujourd'hui en Grèce en exil, vous ne l'entendrez pas. Autre date au hasard de cette vie vouée à la politique : septembre 1965, Bachir H. A. est arrêté et torturé à Alger.
Transféré en novembre à la prison de Lambèse, il écrit L'Arbitraire sur des feuilles de papier toilette qu'il parvient à transmettre, dissimulées dans des cigarettes évidées, à sa femme Lucette Laribère lors de ses visites. «Je rêve de fiancées délivrées transactions des secrètes/Je rêve de couples harmonieusement accordés/Je rêve d'hommes équilibrés en présence de la femme/Je rêve de femmes à l'aise en présence de l'homme/Je rêve de danses rythmiques sur les stades/Et de paysannes chaussées de cuir spectatrices.»
«L'un faisait chanter les couleurs, l'autre extorquait aux mots un suc insoupçonné' Mohamed Khadda et Bachir Hadj Ali, qui viennent de mourir à quelques jours d'intervalle, ont accompli un long chemin ensemble : chemin d'artistes, chemin d'hommes, chemin de patriotes, chemin de citoyens attachés à leur pays et à la totalité du monde.» Tahar Djaout, Frères pour l'éternité, dans Algérie-Actualité, no1335, Alger, 16-22 mai 1991. Ont-ils, Bachir, Mohamed, Saddek, Tahar, emporté tous nos rêves avec eux '



Ayant hébergé Bachir Hadj Ali en 1956 à Alger, j'aimerais pouvoir correspondre avec sa femme Lucette, si elle est toujours en vie.N.C.
Chevalier Nicole - professeur retraitée - villeurbanne, France

12/09/2013 - 119256

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