
À l’approche du Salon international du livre d’Alger (SILA) 2025, une effervescence palpable s’empare des maisons d’édition algériennes. À quelques semaines de l’ouverture, ces acteurs majeurs du paysage culturel finalisent leurs nouveautés, peaufinent leurs stands et orchestrent des programmes riches en rencontres littéraires. Casbah, El Kalima, Les Rives, Samar Livre ou encore El Amir redoublent d’efforts pour offrir aux visiteurs des œuvres variées, mêlant mémoire, réflexion, fiction et patrimoine. Voici un tour d’horizon des temps forts qui marqueront cette édition.
Naïma Beldjoudi, directrice d’El Kalima, annonce une initiative majeure pour cette édition du SILA : une collection dédiée à la réédition des œuvres emblématiques d’Assia Djebar, à l’occasion du 10e anniversaire de sa disparition. Pour la première fois, ces romans seront traduits en arabe avec une fidélité rigoureuse aux textes originaux. « Les traductions précédentes, notamment celles réalisées au Moyen-Orient, comportaient des erreurs. Nous voulons rendre à l’œuvre d’Assia Djebar toute sa puissance et sa justesse en langue arabe », explique Naïma Beldjoudi. Les visiteurs pourront découvrir ou redécouvrir des titres phares tels que Vaste est la prison, L’amour, la fantasia, Le blanc de l’Algérie et La femme sans sépulture sur le stand d’El Kalima.
Mais l’offre d’El Kalima ne s’arrête pas là. D’autres ouvrages viendront enrichir le catalogue, parmi lesquels :
La femme et ses cultures de Miloud Hakim, une exploration des identités féminines.
N’oublie pas notre Arménie de Yahia Belaskri, un récit poignant sur la mémoire arménienne.
Géopolitique : Algérie 2030-2035 de Djilali Djelali, une prospective sur l’avenir du pays.
Les femmes d’Algérie à travers l’art orientaliste (1830-1962) et Mahatet Kitar (station de train) de Khelat Nadia, deux œuvres qui croisent art et histoire.
Mon voyage à travers la langue arabe de Saleh Guemriche, une ode à la langue arabe.
Femmes d’Algérie de Zineb Drif, un hommage aux figures féminines de l’histoire algérienne.
En parallèle, Naïma Beldjoudi prépare un événement surprise pour célébrer la mémoire de Yamina Mechakra, romancière et figure incontournable de la littérature algérienne, dont l’héritage continue d’inspirer.
Chez Les Rives Éditions, le SILA 2025 mettra à l’honneur le roman noir et policier, un genre en plein essor. Deux nouveautés seront présentées :
1001 peurs de Houneida Hedach, un thriller captivant disponible également en anglais.
Une ville dans le noir de Rouchdi Brahma, une série de nouvelles sombres et immersives.
Par ailleurs, un beau livre signé Mohamed Oudai, L’art du Rogga’n, viendra célébrer un pan méconnu du patrimoine artistique algérien. Un autre ouvrage, en langue arabe, explorera l’art architectural ottoman en Algérie, offrant une plongée dans l’histoire et l’esthétique de cette période.
Samar Livres, sous la direction de Nora Bouzida, continue de rendre hommage à Malek Bennabi, penseur visionnaire dont les écrits restent d’une actualité frappante. Cette année, la maison d’édition publie Articles de presse, une compilation en deux volumes regroupant l’ensemble des articles de presse de l’auteur. Cette parution, qui met en lumière la richesse intellectuelle de Bennabi, devrait captiver les amateurs de pensée critique et d’histoire.
Samar Livres propose également un roman poignant, Autant en emporte l’enfance, Algérie à l’encre des mémoires de Jacqueline Brenot. Née en Algérie, cette autrice française retrace l’histoire de sa famille, marquée par l’engagement de son père aux côtés du peuple algérien face aux injustices coloniales. Ce récit mêle mémoire personnelle et réflexion historique avec une sensibilité rare.
Enfin, la collection jeunesse « Pourquoi ? » s’enrichit de quatre nouveaux titres signés Arlette Kazi Tani. Ces ouvrages éducatifs, conçus pour les jeunes lecteurs, poursuivent un travail de vulgarisation ludique et pédagogique.
La maison d’édition El Amir se distingue par une offre diversifiée, avec des publications en arabe, français et anglais. Parmi les nouveautés, figure la version anglaise de Half Ashkénaz, premier volet d’une trilogie consacrée à la Palestine, écrite par l’auteur palestinien Aref Husseini et traduite par Abdelfateh Belhabib. Ce roman promet d’offrir une perspective puissante sur la cause palestinienne.
El Amir présentera également plusieurs fictions :
Les caves de l’obscurité d’Abdesselem Khelifa, un roman introspectif.
L’Islam à venir de l’Occident de Nacer Chikhaoui, une réflexion sur les dynamiques culturelles et religieuses.
Ce que j’attendais de moi de Khalil Terbag, une exploration de l’intime.
Aux rythmes du silence de la poétesse Sadrina Aissani, un recueil empreint de lyrisme.
Mon cœur rebelle de Mahmoud Hamani, une œuvre vibrante d’émotion.
Le SILA 2025 s’annonce comme un moment fort pour la littérature algérienne et au-delà. Entre hommages aux grandes figures comme Assia Djebar et Yamina Mechakra, explorations du patrimoine, plongées dans le roman noir et réflexions géopolitiques, les maisons d’édition algériennes rivalisent de créativité pour captiver les lecteurs. Les stands promettent des rencontres riches, des dédicaces animées et des découvertes littéraires qui feront vibrer les cœurs et les esprits. Rendez-vous à Alger pour une célébration de la littérature sous toutes ses formes !
Posté par : litteraturealgerie