Alger - Revue de Presse

Retour sur les échouements de navires sur les côtes skikdie et algéroise


Encombrement et pollution La catastrophe maritime qui vient de se produire à Alger vient rappeler la longue liste de ce genre de sinistre qu?aura connu Skikda, où, telle une fatalité, la liste des navires échoués sur ses rivages ne fait que s?allonger. D?ailleurs, dimanche dernier, ce fut le tour d?une barge américaine de connaître le même sort en venant s?échouer à quelques dizaines de mètres seulement de deux épaves qui gisent sur le sable depuis bientôt une année. C?est dire que l?histoire des accidents maritimes le long de la côte locale est jalonnée de sinistres qui en moins de vingt années auront causé la disparition tragique de plus de vingt personnes sans parler des dommages causés à la faune et au paysage maritime. Réputée pour être l?une des plus dangereuses, la côte skikdie se caractérise effectivement par une grande ouverture aux vents dominants pouvant largement dépasser les 120 km/h. Le golfe de Skikda, formé en demi-cercle, a de tout temps constitué par ses puissants courants et ses houles une sorte d?« aimant » dangereux. Manque de données fiables Un bref rappel des plus importants accidents maritimes qui s?étaient produits à Skikda suffit pour témoigner de l?ampleur du phénomène d?échouage bien que le manque de données fiables ne permette pas d?évoquer d?éventuels accidents survenus avant les années 1980. Mais avant d?évoquer le film d?échouement à Skikda, il serait utile de relever que la plus grande catastrophe qui s?est produite dans les eaux locales est certainement celle qui date du 5 avril 2002 et qui causa la mort de 25 marins libyens. L?incident s?était produit à 11 milles de Collo quand le navire Ibn El Hawkel, un cargo battant pavillon libyen, transportant de la semoule et qui se dirigeait vers la Libye en provenance du Maroc, s?était trouvé en difficulté. Il lança un SOS capté par Radio-Skikda. Les gardes-côtes, appuyés par le Centre régional des opérations de sauvetage et de secourisme de Jijel (CROSS), se rendront sur les lieux pour constater que le navire avait disparu. Il venait juste de sombrer. Seuls neuf marins ont pu être repêchés par un navire qui naviguait aux alentours. A ces morts, il faudrait rajouter les trois jeunes morts carbonisés le 4 janvier dernier dans les soutes d?une épave échouée sur la plage Ben M?hidi. En plus de ces deux événements où on a enregistré mort d?hommes, d?autres sinistres ont longtemps jalonné le golfe de Skikda. La première trace officielle de navires en difficulté remonte au 27 septembre 1982 quand un cargo italien, le Liliana, s?était échoué non loin de la rade de Skikda. L?année suivante, c?est un autre cargo, le Libra, battant pavillon grec, d?aller s?échouer à l?ouest d?El Marsa (côte est de la wilaya de Skikda). En 1986, un tanker des Bahamas, le Southern Cross, enregistre une grave défaillance au niveau du port de Skikda, engendrant une explosion qui avait dans le temps causé une grande panique dans la ville. Il fut remorqué par la suite pour être échoué non loin de Kef Fatma. INQUIÉTUDES La même année, un vraquier grec, le Sea Prince, s?échoua également sur la plage R?mila, à El Marsa, où l?épave corrodée gît encore.Ensuite vint une longue série d?échouements inaugurée par la dérive du plus grand navire de la SNTM, le minéralier El Hadjar, qui a été emporté par les courants sur la plage Ben M?hidi en date du 8 septembre 2002. A son bord, il y avait 23 marins et ses soutes contenaient 200 tonnes de fuel et 19 000 l de lubrifiants. Heureusement que les remorqueurs de l?Entreprise portuaire de Skikda arriveront à le désensabler cinq jours après. Quelques mois plus tard, ce sont trois pétroliers en attente de chargement qui sont venus également s?échouer au cours de la nuit du 1er février 2003 sur la même plage. En moins de quatre heures, durant les fortes tempêtes, les Keymar, Valbruna et Alliance Spirit, battant respectivement pavillons chypriote, italien et des Bahamas, resteront ainsi longtemps avant d?être renfloués. Les 73 marins qui étaient à bord ont été sauvés grâce à de spectaculaires man?uvres des éléments de la Protection civile et des gardes-côtes. Cet échouement avait également laissé craindre le pire du fait que les soutes des trois navires contenaient globalement 4710 t de fuel, 340 t de gasoil et plus de 72 000 l de lubrifiants. Les prémices d?une pollution de la plage avaient même commencé à inquiéter les riverains suite à la cassure de la coque de l?Alliance Spirit et la présence de plaques de fuel sur plus d?un kilomètre le long de la plage. L?année suivante, le 23 décembre 2003, ce sont encore deux autres épaves, le Kastor I et le Tenerife, qui sont venues s?échouer sur la plage Ben M?hidi. Ces épaves causeront la mort de trois jeunes et demeurent à ce jour ensablées.
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