'RENDEZ-VOUS AVEC LA PAROLE" À LA SALLE ATLAS Brahim Noual partage sa passion pour le théâtre

Le club des médias culturels de la salle Atlas d'Alger a abrité, avant-hier après-midi, le Forum Mawaid maâ el-kalima (Rendez-vous avec la parole), organisé par l'Office national de la culture et de l'information (ONCI). Animée par Brahim Noual, critique théâtral, la rencontre avait pour thème 'le théâtre et son importance socioculturelle". Le public, venu en masse, était essentiellement composé d'étudiants intéressés par la littérature et le théâtre. Pour sensibiliser ces jeunes, Brahim Noual a utilisé des métaphores improbables pour expliquer l'importance et le raffinement du théâtre. Il le compare même au chocolat de bonne qualité auquel on prend goût. Tout au long du débat, Brahim Noual n'a cessé d'attirer l'attention sur l'importance de l'esthétique de la langue utilisée dans le théâtre. Il s'est référé aux plus grand poètes, tel William Shakespeare et ses tournures de phrases légendaires, avec notamment la fameuse tirade d'Hamlet (Être ou ne pas être), qui, selon lui, a été retenue parce qu'elle était belle, d'où l'intérêt de bien choisir les mots, les expressions et les thèmes pour faire du bon théâtre. Il n'omettra pas de mettre l'accent sur la richesse de la langue arabe et la beauté du dialecte algérien utilisé depuis très longtemps par les poètes, notamment dans le chaâbi. Les étudiants, attentifs et très intéressés, ont posé à l'intéressé beaucoup de questions, plus intéressantes les unes que les autres, notamment celles relatives à la crise du texte, au rôle de vulgarisation que joue le théâtre ou encore les lacunes du théâtre algérien. Face à ces jeunes et à leur vitalité, l'enseignant de théâtre s'est dit confiant quant à l'avenir. 'Rien qu'à voir le niveau intellectuel de la salle, je dirais que l'université algérienne se porte bien", constatera-t-il. 'L'intelligence et l'honnêteté de ces jeunes m'a donné envie de faire plus de chose et d'aller de l'avant", ajoute-t-il. Au cours de la rencontre, Brahim Noual a également évoqué la décennie noire et les pertes qu'elle a causées au théâtre algérien. Il parlera notamment d'Azzedine Medjoubi, Abdelkader Alloula et beaucoup d'autres qui ont font l'âge d'or du théâtre algérien. Il a également tenu à exprimer toute sa fierté à l'égard de Kateb Yacine et de M'Hamed Benguettaf. Quant au niveau du théâtre algérien actuel, il le juge prometteur. 'J'ai confiance en les jeunes metteurs en scène et comédiens qui, avec leur force et leur amour du défi, même fraîchement sortis de leurs formations, arrivent à être des actants de la vie culturelle", soulignera-t-il.
F Y N