
Le chef de projet du groupement de bureaux d'étude Egis Eau, M. Yves Ennesser, a affirmé que la région algéroise présente des reliefs par endroits prononcés, source d'une certaine instabilité des terrains naturels. « On distingue trois principaux types de mouvement de terrain dans la zone d'étude : les glissements de terrain superficiels, à cinétique rapide, pouvant se transformer en coulées de boue ; les glissements de terrain à cinétique lente, au rang desquels on compte notamment les fluages ; enfin, les chutes de pierres et de blocs », a précisé M. Yves Ennesser. Les lieux propices à des mouvements de terrain, selon ses dires, se trouvent sur le massif de Bouzaréah. Pour ce qui est de la sismicité de la région, le chercheur français précise que la zone côtière algérienne et le Tell constituent des zones de forte sismicité. « Outre le niveau de magnitude atteint et le fait qu'il s'agisse de séismes relativement superficiels, cela est dû aussi à ce que la majeure partie de la population de l'Algérie y réside », a-t-il constaté. Dans le cadre de la présente étude, pour l'évaluation des dommages pour des scénarios de séismes à l'horizon de quelques décennies, plusieurs scénarios ont été calculés sur les principales failles actives proches de la wilaya d'Alger : séisme maximal possible, séisme de période de retour 475 ans, séisme de période de retour 75 ans. « L'activité sismique génère également des risques de tsunamis », prévient-il. Le scénario considéré dans la présente étude correspond à une hauteur d'eau au rivage de 2 m. Le littoral de la wilaya d'Alger est menacé, également, par des risques d'érosion côtière. Une étude de l'évolution de la ligne de rivage de la wilaya affirme que la côte de la capitale perd une moyenne 2.25 m/an. « Ce phénomène est le résultat de la combinaison de plusieurs facteurs, associés au déséquilibre dans le bilan sédimentaire entre la plage et la mer », a-t-il précisé. Cela est dû, selon l'intervenant, à l'extraction abusive du sable de plage, l'extraction abusive du sable des oueds, les aménagements d'ouvrages de protection contre nature, les aménagements en bordure de route, la surfréquentation estivale des plages, l'apparition de parkings sur le haut des plages ou encore des constructions « pieds dans l'eau ». Les risques de submersion marine surviennent en période de tempête. Le territoire de la wilaya est couvert d'un réseau assez dense d'oueds dont certains sont des cours d'eau permanents. Ces oueds génèrent certains risques d'inondation. Tous ces risques sont aggravés par le changement climatique. Des projections climatiques à l'horizon 2030 ont été réalisées à l'aide de neuf modèles de descente d'échelle dynamique du projet européen. D'après l'ensemble des modèles, le réchauffement, déjà clairement observé, devrait se poursuivre jusqu'à l'horizon 2030. Il serait associé à une augmentation du nombre de jours de vague de chaleur en été. L'écart entre la température annuelle moyenne à l'horizon 2030 et la période de référence 1961-1990 est compris entre 1 et 1,4°C suivant les régions. Le réchauffement est plus marqué en été et plus important au sud de la zone d'étude. Pour revenir à l'étude, le SG de la wilaya a indiqué que « cette étude a pour objectif de procurer une évaluation des risques sismiques, des glissements de terrain, des inondations, de l'érosion côtière, la submersion marine et du stress hydrique ». Elle a pour but, également, d'amorcer une réflexion sur le plan d'action à venir avec les partenaires de l'étude et l'ensemble des participants. Les résultats attendus de cette réunion visent, principalement, à sensibiliser les institutions publiques et la société civile d'Alger sur les évolutions liées aux changements climatiques. Elle permettra aussi de fournir aux institutions concernées une méthodologie pour la caractérisation des vulnérabilités urbaines et l'adaptation aux changements climatiques, susceptible d'être utilisée sur d'autres villes côtières du pays.
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Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Abbas A H
Source : www.horizons-dz.com