Un «comité ad hoc» pour surveiller les prix
Le gouvernement semble avoir trouvé des solutions au problème de la hausse des prix des produits de large consommation et il faudrait s’attendre à une baisse ou, du moins, une stabilisation des prix dans les prochains jours.
La persistance de la montée des prix des produits de large consommation sur le marché à l’approche du mois de Ramadan inquiète le gouvernement. Ce dernier, interpellé à ce propos de toutes parts, a tenu hier un conseil interministériel consacré à la question qui taraude la majorité des Algériens. Dans un communiqué sanctionnant cette réunion, le gouvernement Belkhadem reconnaît la hausse très remarquée du prix de certains produits de large consommation et rappelle avoir déjà engagé la réflexion sur le sujet depuis l’éclatement de la crise dite du lait. «Il a été établi que la hausse des prix est due à des raisons exogènes qui échappent au contrôle, mais aussi à des raisons endogènes qui ont été identifiées «, lit-on dans le document de la chefferie du gouvernement. Cette situation, qui a fait sortir le forum des chefs d’entreprises de son mutisme à travers des propositions faites au gouvernement pour sortir de la crise, semble donc être prise entièrement en charge et c’est le communiqué du gouvernement qui le précise. «Le conseil a pris les mesures nécessaires pour garantir un approvisionnement régulier et suffisant du marché en tenant compte de la raréfaction de certains produits sur le marché international, notamment la poudre de lait et le blé.» D’autre part, fait-on remarquer, c’est les prix des produits soutenus qui connaissent l’enchérissement. Toujours est-il, le gouvernement a considéré hier la question en prenant des mesures «pour stabiliser les prix des produits subventionnés», sans en préciser la nature, sinon en annonçant la mise sur pied d’un comité ad hoc chargé de surveiller la tendance du marché et de proposer des correctifs nécessaires. Ainsi donc, vingt-quatre heures à peine après son interpellation par le Forum des chefs d’entreprises, au sujet de la flambée des prix de certains produits de large consommation, le chef du gouvernement a mis en place un comité pour «suivre l’évolution des prix». Ce comité «de veille» aura pour mission de suivre au quotidien les tendances du marché et proposera des «correctifs éventuels qui doivent être pris en charge par le gouvernement». Par ailleurs, c’est l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) qui, malgré son manque d’emprise sur la corporation, se propose d’entreprendre une série d’actions en direction des commerçants pour les amener à aider à résorber la crise des prix. Cette organisation a réuni hier des coordinateurs de wilayas et des présidents des commissions nationales chargées d’élaborer un programme spécial Ramadan, prévoyant des visites dans les marchés de gros et de détail afin de «contrôler» les prix des produits alimentaires. En fait de contrôle, il s’agira, selon le secrétaire général de l’Union, de sensibiliser les grossistes et les détaillants à la nécessité de ne pas augmenter les prix durant le mois sacré en tentant même de les convaincre de «céder 10% de leurs marges au profit du consommateur». Salah Souilah soulignera que le programme en question sera mis en application «dans toutes les wilayas et communes du pays».
De son côté, le président de la Fédération nationale de l’industrie agroalimentaire, de l’agriculture et de la pêche, Ziani Abdelouahab, a déclaré à partir d’Oran, en marge d’un regroupement régional des producteurs privés des régions Ouest et Sud-Ouest du pays, que la production de lait en sachet sera maintenue, affirmant qu’»il n’y aura pas de rupture d’approvisionnement sur le marché, surtout durant le mois de Ramadan».
M. Ziani a tenu toutefois à déplorer ‘’les augmentations de prix’’ qui sont, selon lui, «le fait de la spéculation’’, mettant du coup les producteurs et les distributeurs «hors de cause». Il rappellera à ce propos que «le prix du litre de lait en sachet est fixé par décret du ministère du Commerce à 25 dinars». M. Ziani tiendra aussi à rappeler que «l’ensemble des opérateurs économiques de la filière lait -avec 78 entreprises privées à travers le pays- ont reçu les subventions de l’Etat pour les mois de mars, avril et mai derniers».
Tahar A.O. et F. Kadache
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Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com