
Le 10 avril 2025, une opération exceptionnelle a été réalisée par les gendarmes du Groupement de la GN de Timimoun. Ils ont mis en échec une tentative de trafic de pierres météoritiques dans la wilaya de Timimoun en saisissant 377 kilogrammes de fragments célestes d'une valeur estimée entre 100 à 150 millions d'euros, représentant une découverte inédite par son ampleur et sa rareté scientifique. Cette affaire vient de relancer l'appel fait en avril 2018 par la Gendarmerie nationale aux chercheurs algériens à s'intéresser aux pierres météorites qui proviennent de la Lune et Mars et qui tombent dans l'immense Sud du pays. La découverte a été faite par les gendarmes de la Brigade territoriale de la Gendarmerie nationale de M'guidène, relevant du Groupement de la GN de Timimoun. Les éléments de ladite Brigade ont localisé et intercepté, le 10 avril passé, une cargaison suspecte à bord de laquelle un trafiquant transportant 377 kg de pierres météorites a été arrêté. D'une valeur estimée entre 100 à 150 millions d'euros, les 377 kg de pierres météorites saisies à Timimoun et en raison de leurs grandes valeurs peuvent varier de 50 à 500 dollars le gramme sur le marché mondial et les collectionneurs du monde entier recherchent souvent ces magnifiques météorites à des fins scientifiques, financières mais aussi pour enrichir leurs collections de spécimens visuellement saisissants.
Transférées vers les labos de la prestigieuse Institut national de criminalistique et de criminologie (Incc) basée à Bouchaoui à Alger, l'analyse scientifique faite par les chercheurs et enquêteurs scientifiques de la Gendarmerie nationale a prouvé, voire bien confirmé qu'il s'agissait de plus de 1.500 fragments de météorites, de tailles variables.
Ces pierres, poursuit l'analyse scientifique de l'Incc, appartiennent principalement à deux grandes catégories reconnues en planétologie : les chondrites, riches en grains minéraux et considérées comme les plus anciennes roches du système solaire, et les achondrites, plus rares, issus des plus gros Astéroïdes, provenant de corps célestes différenciés comme la Lune ou Mars. Cette importante mainmise des Gendarmes sur la plus grande quantité de pierres météorites jamais égalée depuis des décennies a permis de mettre en échec une tentative de trafic illégal des fragments du corps céleste très rares, et surtout de relancer le rôle des chercheurs dans l'exploitation de ces fragments célestes pour le bien du pays, notamment pour l'étude de l'origine du système solaire.
Dans son communiqué datant du 11 avril 2025, la Gendarmerie nationale a salué cette opération qualitative, soulignant son caractère historique. Les gendarmes ont rappelé l'importance de cette saisie en précisant que, selon la base de données mondiale des chutes de météorites, le monde ne recense à ce jour que 84.270 fragments, dont seulement 1.526 officiellement déclarés comme tombés en Algérie.
Les météorites, ces fragments de corps céleste qui traversent l'atmosphère et atteignent la croûte terrestre font l'objet d'un grand trafic au Sud du pays. Selon l'Agence nationale astronomique (ASA), ils existent quatre cratères en Algérie, et constituent une importante richesse naturelle pour le pays. Cependant, ces corps rocheux d'origine spatiale ne sont pas exploités par les chercheurs en astronomie algériens pourtant, ils peuvent divulguer d'importantes informations sur le système solaire, sur les explorations spatiales et sur les observations astronomiques. Le Gendarmerie avait tenté en avril 2018 de sensibiliser les acteurs. L'alerte en 2018 des Gendarmes contre le trafic des précieux fragments météorites
En l'absence des statistiques sur le pillage et trafic des météorites en Algérie et au manque d'une prise en considération des responsables de la recherche scientifique et astronomique du pays, la Gendarmerie nationale mène depuis quelques années une lutte sans relâche contre les réseaux de trafiquants et pilleurs des précieux fragments, les météorites. Le fléau du trafic des météorites a pris des proportions alarmantes en Algérie, des réseaux bien structurés exploitent les précieux rochers d'origine spacieuse pour les vendre à d'autres réseaux spécialisés dans le commerce très lucratif des pierres rares. Et pour alerter les spécialistes sur cette situation, l'Institut national de Criminologie et de Criminalistique (Incc) relevant de la Gendarmerie nationale, avait alerté il y a sept ans, voire depuis l'année 2018 sur la montée du fléau de trafic des pierres précieuses très rares. Un grand trafic qui tourne autour d'une immense surface territoriale du Grand Sahara algérien. En avril 2018, l'Incc et dans le cadre de la concrétisation des manifestations scientifiques et techniques, avait organisé une journée d'étude sur ?'La lutte contre le pillage et le trafic des météorites . Un événement perceptible auquel des hauts cadres de différents ministères et ceux des autres institutions de sécurité avaient pris part et où leurs présences étaient cruciale et indispensable en raison de l'importance de l'événement. En effet, des représentants de différents départements ministériels, de corps constitués, à l'instar du ministère de la Justice, du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, du ministère l'Enseignement supérieur, du ministère des Affaires étrangères, la direction générale de la Sûreté nationale, la direction générale des Douanes et la direction générale des Forêts, de nombreux secteurs importants avaient participé à cet important événement. Cette journée d'étude a été fructueuse car elle avait permis l'ouverture d'un profond débat sur l'accroissement de cette forme de criminalité en Algérie, ainsi que les mécanismes permettant la protection de cette ressource naturelle, qui constitue un patrimoine rare. Des objectifs avaient été inscrits pour cette rencontre.
Premier objectif convenu par les participants est d'informer sur les météorites et de leur importance scientifique pour les chercheurs en la matière, car les chercheurs sont considérés comme les seuls capables d'exploiter ces météorites pour le bien du pays.
Second objectif discuté et inscrit par les participants est de définir les types d'infractions liées au pillage et le trafic des météorites. Sur ce plan, seul le durcissement des lois pénales peuvent freiner l'évolution très inquiétante du trafic et le pillage des fragments météorites, avaient convenus les participants.
Le troisième et dernier objectif inscrit lors de cette rencontre d'avril 2018, est d'élaborer une feuille de route en vue de mettre en place des mécanismes permettant la synergie entre les différents acteurs en la matière, pour une protection efficace de cette ressource naturelle.
Lors de cet événement sur le fléau du pillage des pierres météorites, le directeur général de l'Agence spatiale algérienne, Oussadik Azzedine, avait qualifié d'important l'exploitation de ces fragments météorites dans l'évolution de la science astronomique en Algérie. Le DG de l'ASA avait déclaré aussi que son Agence accorde une grande importance au phénomène des météorites car ces dernières proviennent de l'espace et laissent des traces sur la surface de la terre et que les satellites algériens fournissent des images montrant précisément les cratères qu'elles provoquent ainsi que les informations qu'elles véhiculent sur leur origine. Ces cratères, au nombre de quatre existant en Algérie, constituent une importante richesse naturelle, selon les propos du même responsable. Aussi, l'ancien DG de l'Institut de criminologie et de criminalistique de la Gendarmerie nationale, le colonel Sid Ahmed Beroumana (aujourd'hui Commandant de la Gendarmerie nationale) avait indiqué, en avril 2018, que le Commandement de la Gendarmerie nationale accorde la priorité à la lutte contre le pillage des pierres précieuses et leur trafic, notamment les météorites. Il avait également affirmé que l'action accomplie par les différents corps de l'Etat et de leurs institutions, dans le domaine de la lutte contre le pillage des richesses naturelles dont recèle le pays, constitue un témoignage fort de l'engagement ferme de tous les acteurs pour mettre fin à ce trafic. Il avait précisé que ces météorites sont d'une grande importance pour les spécialistes en astronomie, car elles constituent la meilleure source d'informations sur la composition et la formation du système solaire et de la structure interne des planètes.
Sofiane Abi
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Posté Le : 22/04/2025
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Rédaction LNR
Source : www.lnr-dz.com