Alger - Revue de Presse

Onzième jour de la campagne électorale


Les positions de certains leaders se radicalisent Au onzième jour de la campagne électorale, les positions de certains leaders politiques commencent à se radicaliser totalement. Le SG du FLN, Abdelaziz Belkhadem, concentre sur lui le maximum d’attaques verbales venant particulièrement de ses alliés de l’Alliance présidentielle. La majorité des partis ont centré leurs interventions sur l’aspect économique qui prend ainsi la part du lion dans les meetings électoraux. La catégorie des jeunes a été ces derniers jours la plus courtisée; en témoignent les nombreuses propositions avancées par les leaders de formations politiques qui rivalisent de solutions miracles. A titre d’exemple, le SG du RND, Ahmed Ouyahia, qui fait de la lutte contre le chômage «une priorité nationale et stratégique», préconise des mesures, dans le cadre des différents dispositifs d’emploi de jeunes tels la «levée de la contrainte d’octroi des crédits bancaires pour les postulants à la création de micro-entreprises». Selon l’ancien Chef du gouvernement, celle-ci permettra aux détenteurs d’attestation d’éligibilité d’accéder «automatiquement» à ces crédits, sachant, a-t-il relevé, que «les banques n’ont pas à faire valoir des règles prudentielles, dès lors que ces crédits sont couverts par des fonds de garantie». A elle seule, la wilaya de Tizi-Ouzou compte 8.000 dossiers en instance au niveau des banques. En direction des entreprises, Ouyahia propose la dynamisation des investissements par «l’allégement des charges de l’entreprise, leur mise à niveau, la facilitation des procédures d’accès au foncier industriel, ainsi que l’assainissement de l’environnement de l’entreprise et la lutte contre la fraude fiscale par la mise en place d’un fichier national de fraudeurs». Il a également souhaité que soient révisées «les conditions de prêt bancaire» pour les éleveurs ne disposant pas de larges superficies de pâturage. Mais le sujet le plus attendu est incontestablement l’aspect sécuritaire puisque le SG du RND fera remarquer que «le terrorisme est terrassé et la paix est de retour» avant d’avertir que cette accalmie «ne doit pas nous faire baisser de vigilance». Dans un appel destiné exclusivement aux groupes terroristes les plus récalcitrants, Ouyahia leur rappellera que ceux qui rejettent la repentance introduite par la Charte pour la paix et la réconciliation nationale «seront combattus jusqu’à leur élimination». Le SG du RND, Ahmed Ouyahia, n’a pas omis, toutefois, de mettre en garde contre l’excès de confiance que suscitent actuellement «le retour de la paix et les revenus provenant de la rente pétrolière», afin, dira-t-il, «de ne pas retomber dans les erreurs du passé». Revenant en arrière, Ouyahia ajoutera que lorsque le pétrole se vendait à 40 dollars le baril, il y a quelques années, «il y a eu beaucoup d’illusions trompeuses». «Mais quand les prix se sont effondrés par la suite sur les marchés mondiaux, nous avons rapidement déchanté, car nous avons dû faire face aux pénuries, à l’inflation et aux fermetures d’usines», a-t-il rappelé, avant de s’interroger: «Quel avenir voulons-nous?» Ouyahia a encore stigmatisé les banques publiques qui constituent, selon lui, «un obstacle à la relance des investissements», évoquant, pour étayer ses propos, «les conditions dissuasives imposées par les établissements financiers aux promoteurs qui désirent créer des activités, dans le cadre des dispositifs de création de micro-entreprises (ANSEJ et ANGEM)». Son allié de l’Alliance présidentielle, Boudjerra Soltani, président du MSP, a affirmé que son mouvement mise sur la jeunesse pour reconstruire l’Algérie et demandé à cette jeunesse de «ne pas céder au doute et au scepticisme». Soltani a estimé que la justice parfaite et absolue «n’est pas de ce monde», aussi appelle-t-il à «tourner la page des années de violence». Sur un autre plan, il a estimé que la révision du code communal et du code de la wilaya est devenue «nécessaire» pour permettre aux collectivités locales et aux élus, dotés de plus larges attributions, «d’agir efficacement». Le président du RCD, Saïd Sadi, lui, a d’autres préoccupations. Il a tenu à faire part de ses «appréhensions» quant à «l’intégrité et la crédibilité du scrutin», d’autant, a-t-il soutenu, «qu’après une semaine de campagne électorale, certaines parties cherchent, à travers des manoeuvres flagrantes, à maintenir le statu quo, à s’opposer au changement et à influer sur les électeurs pour décourager toute mobilisation le jour du vote». Saïd Sadi a mis en garde ses militants contre «tous ceux qui tentent de semer le désespoir parmi les citoyens», affirmant que «ceux qui prétendent que les résultats du scrutin sont connus d’avance et que, par conséquent, il n’est plus utile de voter, ou encore que la fraude est inévitable, sont ceux-là mêmes qui tentent de saper le moral de la population, pour qu’elle se désintéresse de ces élections». Le président de l’ANR, Rédha Malek, a préféré rappeler l’expérience de 1997, qui a été, selon lui, «négative» mais en ajoutant qu’il «ne faut pas baisser les bras», rassurant les électeurs que «les résultats (des élections) ne sont pas connus d’avance». Le président de l’ANR a estimé que «l’Algérie a perdu du temps», considérant de ce fait qu’il «faut amorcer une nouvelle étape». Enfin, il a appelé les 18 ministres du gouvernement qui sont candidats à la députation de «présenter leur bilan avant de demander des voix». La présidente du PT, Louiza Hanoune, fait de la défense de la souveraineté nationale, en particulier des forces étrangères et des pouvoirs financiers, le principal thème de sa campagne électorale. Mme Hanoune a révélé les «convoitises dont fait l’objet l’Algérie de la part des Etats-Unis d’Amérique qui veulent mettre la main sur les richesses et les ressources pétrolières de la planète en utilisant tous les moyens de coercition, allant jusqu’à déclencher une guerre en Irak et au Liban». Selon elle, la réponse sans équivoque et négative de l’Algérie aux tentatives américaines d’installer une base militaire Africom dans la région de Tamanrasset, «n’est pas pour plaire aux forces multinationales et aux militaires américains». Louiza Hanoune pense que les Américains «peaufinent actuellement un nouveau GMO (Grand Moyen-Orient), en plus du projet du Grand Sahara». Mme Hanoune a ajouté que, contrairement à ceux qui veulent faire croire que les réserves de pétrole sont en train de se tarir en Algérie, «la découverte régulière de nouveaux gisements ainsi que la récente découverte d’un gisement de diamants dans le sud du pays en sont des démentis». Elle a révélé, preuves à l’appui, que ces découvertes ne font qu’aiguiser les convoitises et les tentatives (des étrangers) de faire main basse sur ces richesses». A l’inverse de Ahmed Ouyahia et d’autres leaders politiques, Mme Hanoune estime que les projets de création de nouveaux postes de travail, à travers les dispositifs de l’ANSEJ, l’ANGEM et la CNAC, sont «un leurre et ne pourront jamais remplacer ceux offerts par un secteur public fort et qu’il faut réhabiliter». Mme Hanoune a proposé ainsi, comme solution, de «supprimer le ministère de la Participation et son remplacement par celui de la Planification et de l’Economie pour mettre fin, a-t-elle affirmé, à l’hémorragie touchant les entreprises publiques, autrefois fleuron de l’économie algérienne». Mme Hanoune a, enfin, regretté qu’un parti (sans le citer) «fasse de la surenchère» en proposant à la Commission politique nationale de surveillance des élections législatives (CPNSL) présidé par Saïd Bouchaïr «d’accorder à ses candidats (de ce parti) des téléphones cellulaires et des micro-ordinateurs portables ainsi que des véhicules, sinon il fera campagne pour dénoncer la fraude des urnes». Said Farhi
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