Cela fait plus de
dix ans que le gouvernement algérien a ouvert le secteur des télécommunications
et le spectre de fréquences à la concurrence nationale et internationale. Deux
licences GSM ont en effet été attribuées à deux opérateurs étrangers. Mais, au
cours de cette décennie, les bouleversements technologiques n'ont jamais cessé
de converger les activités des sociétés des télécommunications avec celles des
télédiffuseurs. Les nouveaux médias sont, désormais, gérés par les opérateurs
de télécommunications. Les contenus multimédia sont visionnés en ligne. En
Algérie, l'Internet haut débit n'est toujours pas réglementé. C'est cette
technologie qui supportera la diffusion des contenus audiovisuels, jouant ainsi
un rôle majeur dans la promotion de la culture de masse. Lorsque la 3G sera
disponible chez un opérateur étranger, qui validera le contenu des programmes ?
L'opérateur ou une autre entité ! Le dirigeant étranger réussira-t-il à choisir
des programmes en phase avec les valeurs culturelles des abonnés. Il faudra
donc bien envisager de revoir les textes juridiques régissant l'activité
générale des télécommunications en Algérie avant le lancement des réseaux
ultrarapides. La régulation des télécommunications gagnerait à être claire, concurrentielle,
génératrice de revenus économiques. Plus pour le pays que pour les actionnaires
des opérateurs. Elle devra être aussi rassurante en matière du contrôle des
flux de données. Un support juridique, spécifique aux télécommunications
s'avère donc nécessaire. Il veillera à ce qu'aucun groupe de pression étranger
n'ait le contrôle de fait, d'une entité de droit algérien, que ce soit en
matière de politique de tarification, de marketing, de ressources humaines, d'édition
de contenus, ou encore de télécommunications.
Trouver un terrain
de compromis entre l'accroissement de la concurrence dans ce secteur et le
confinement d'une propriété étrangère dominante sur le marché n'est pas aisé. Comme
le montrent les circonvolutions du dossier Djezzy
depuis deux ans. La convergence de la régulation toque à la porte. Il n'est
plus soutenable d'avoir deux ensembles de règles. L'un destiné à l'activité
commerciale, l'autre aux activités des télécoms. Le numérique permet à un
opérateur d'offrir des services multimédia multilingues, à travers des réseaux
rapides filaires et sans filaires totalement numériques. Par conséquent, sans
aucune légalité juridique. Editer un contenu n'est pas du sort du «Télécom», mais
celui de l'entité «communication». Les nouvelles règles devront donc bien
distinguer entre contenu et distribution.
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Posté par : sofiane
Ecrit par : Farid Farah
Source : www.lequotidien-oran.com