Mounir Megharbi : La Mémoire du Chaâbi Algérois

Mounir Megharbi est un chanteur algérien né en 1950 à Alger, dans une famille profondément enracinée dans la tradition musicale populaire. Son grand-père, Megharbi Ben Mohamed, fut auteur-compositeur pour des figures emblématiques du chaâbi, ce qui a influencé dès son enfance son attachement à cet art.

Il débute la guitare à l’âge de sept ans et accompagne très jeune son grand-père dans des représentations au cœur de la Casbah d’Alger. Cette immersion précoce dans l’univers du chaâbi a forgé un style mêlant respect des codes traditionnels et créativité mélodique.

Dans les années 1970, Mounir Megharbi enregistre plusieurs chansons devenues des classiques du répertoire populaire algérien. Parmi ses titres phares figurent "Laroussa" (1978), "Ya Lghorba" (1979), "Ya Bir" (1982) et "Sabah Lilah" (1983). Ses chansons, souvent inspirées du quotidien, abordent des thèmes de la vie sociale, de l’exil, et de l’attachement aux racines.

Parmi ses œuvres les plus célèbres, le morceau "El Aroussa" reste indissociable des mariages algériens. Ce titre, toujours vivant dans la mémoire collective, a traversé les générations et continue d’être repris aujourd’hui, notamment par sa fille Salima Megharbi.

Mounir Megharbi appartient à cette lignée d’artistes qui ont su faire vivre le chaâbi en dehors des cercles académiques, en restant fidèle à son essence populaire et en l’adaptant aux sensibilités modernes. Sa musique se distingue par sa simplicité apparente, mais aussi par la finesse de ses textes et l’émotion de son interprétation.

Peu médiatisé mais profondément respecté dans les milieux mélomanes, il est considéré comme un héritier discret mais authentique du patrimoine musical algérois.