Alger - Casbah d'Alger

Mihrab, Jamaa al-Jdid ( الجامع الجديد, « nouvelle mosquée » en arabe) Mosquée de la Pêcherie.



Mihrab, Jamaa al-Jdid ( الجامع الجديد, « nouvelle mosquée » en arabe) Mosquée de la Pêcherie.


Lorsque l’Odjak d’Alger décide d’ériger al-Jâma‛ al-Jadîd, il opte pour un lieu proche d’al-Jâma‛ al-A‛ẓam (al-Jama’ el-Kebir) et de celui d'al-Sayyida. Par ce choix, on entendait intégrer la « Nouvelle Mosquée » dans le centre spirituel et politico-économique de la ville. Face au terrain réservé à cette nouvelle construction, se dressaient au N., al-Bâdistân (Marché aux esclaves) et, à l’O., Sûq al-Mqâysiyya (fabricants de bracelets en corne), al-Qaysâriyya (marché couvert) ainsi qu’al-Ṣâgha (bijoutiers). Aborder l’état du terrain sur lequel fut bâtie la mosquée passe par l’examen de plusieurs pièces administratives établies au 16e s. Un document révèle, par exemple, que sur l’assiette foncière, retenue pour cette réalisation, sont présents initialement deux édifices arabo-berbères : la Madrasa al-‛Inâniya [du nom d’un sultan mérinide] et un bain de nom inconnu se dressaient côte à côte, au-dessus de Bâb al-Baḥr. Un acte, établi le 04/12/1656, offre une description précise de l’état du terrain : « al-Qaïd Muḥammad al-3Addâd b. Abd-Allâh déclare qu’il fait l’abandon de la cave (zandâna) dont il est propriétaire, sise au marché aux poissons, près de Bâb al-Bahr, l’une des portes de la ville ; et cela à titre d’aumône au profit des musulmans, afin que cet immeuble soit englobé dans la construction de la mosquée qu’on a l’intention de bâtir dans al-Madrasa al-‛Inâniya, qui est contiguë au café (al-qahwa), dans l’intérieur d’Alger la bien gardée (al-Mahroussa) ». […] Une morphologie pareille n’est pas différente de la topographie générale d’Alger qui impose, à fortiori, pour chaque nouvelle entreprise l’aménagement de sous-sols, afin de rattraper la déclivité du terrain. Ces espaces voûtés formaient, à ce niveau de la ville, les assisses des remparts (qâ‛ al-ṣûr) dominant autrefois la mer. Pour la bonne conduite des travaux, ont mit en place plusieurs niveaux de contrôle : un certain Ḥâj-Brâhîm, qui était amîn al-bin⒠(chef de la corporation des maçons de la ville), a assumé dès le19/11/1656 la coordination technique des travaux de démolition. Ce recours au syndic des maçons pour le contrôle des travaux en infrastructure visait à doter la nouvelle construction d’une assise solide. La gestion financière du chantier incombait à un superviseur (nâẓer) : Cha3bân Aghâ et Rajab Aghâ (des officiers de l’armée) furent désignés à ce poste à l’ouverture du chantier en 1656, puis remplacés en cours de réalisation par Ḥâj-Bakîr Aghâ et Kâlî Muḥammad Aghâ. Enfin, Ḥâj-Ḥabîb Aghâ et Muḥammad Aghâ ont accompli cette tâche de 1663 à 1666. Ces militaires représentent l’État et montrent d’ailleurs un manque de compétences dans le domaine technique. Leur présence sur le chantier est d’ordre officiel et administratif. Au regard de leur autorité, ils se portaient garants de la bonne exécution des travaux, s’occupant de leur gestion, et veillant à la prévention de tout détournement de leur financement.

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