
Dans un récent classement destiné aux investisseurs, la très influente agence américaine de conseil en investissements MEA Risk semble avoir été contrainte de donner à l'Algérie une note de risque pour le moins mitigée d'à peine 50,7 sur 100, en dépit de ses bons indicateurs macroéconomiques.La note aurait été certainement plus faible si le pays ne disposait pas d'une confortable réserve de changes évaluée à près de 200 milliards de dollars et d'environ 10 milliards de dollars de stocks d'or. Il est en effet bien difficile de donner une note témoignant d'une certaine stabilité politique et sociale à un pays qui ne parvient même pas à clarifier les conditions de déroulement d'un scrutin présidentiel qui devrait se tenir dans à peine 5 mois. Gérée dans l'opacité la plus totale, avec de surcroît des informations peu rassurantes sur les intentions d'un Président ayant une santé précaire à briguer un 4e mandat, le climat politique délétère qui prévaut en Algérie n'est effectivement pas fait pour rassurer une agence de notation aussi rigoureuse que MEA Risk.
En notant on ne peut plus clairement que «l'Algérie traverse une période de transition trouble caractérisée par une grande opacité au niveau politique», l'agence américaine de notation envoie expressément un message de prudence aux investisseurs étrangers, auxquels elle recommande d'attendre au minimum jusqu'au prochain scrutin, pour prendre la décision de promouvoir des affaires en Algérie. Plutôt qu'un franc découragement des hommes d'affaires à y investir, c'est en réalité un prudent «wait and see» qu'elle leur recommande.
MEA Risk est en effet bien consciente qu'il ne faut pas catégoriquement tourner le dos à un pays qui regorge de réserves de changes oisives et d'un énorme potentiel de développement économique, notamment en cette période de restriction de liquidités financières et de débouchés marchands. Si l'élection présidentielle venait, comme on le souhaite, à se dérouler de manière satisfaisante, l'Algérie aura très certainement de bonnes chances d'être gratifiée d'une note de risque autrement plus honorable par cette même agence.
Si elle venait à se produire, une légitime alternance au plus haut niveau de la gouvernance du pays pourrait même contribuer à donner encore plus de crédit au pays, notamment si le Président fraîchement élu prend l'engagement solennel d'améliorer l'environnement des affaires en luttant tout particulièrement contre la bureaucratie, l'instabilité juridique, l'inflation, les résidus du terrorisme et la corruption qui tétanisent aujourd'hui les investisseurs aussi bien algériens qu'étrangers.
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Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Nordine Grim
Source : www.elwatan.com