Alger - Revue de Presse

Me Farouk Ksentini, président de la commission des droits de l?homme



« Les journalistes doivent avoir la liberté et le droit d?écrire » Me Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative de promotion des droits de l?homme, a estimé hier que la situation des droits de l?homme « se porte mieux ». Il a précisé toutefois que des « dysfonctionnements et des violations » de ces droits « persistent ». Selon lui, les journalistes doivent avoir la liberté et le droit d?écrire. Intervenant en marge de la 4e conférence des institutions arabes des droits de l?homme, dont les travaux se sont ouverts à Alger, Me Farouk Ksentini a déclaré : « Nous constatons une amélioration, mais le but final n?est pas encore atteint. L?important est de voir qu?il y a une volonté réelle des pouvoirs publics de faire de l?Algérie une démocratie à ciel ouvert car la démocratie est synonyme du respect des droits de l?homme et que le respect des droits de l?homme ne peut avoir lieu sans la démocratie. » Interrogé sur la question des détenus algériens en Libye, Me Ksentini a dénoncé le traitement de nos ressortissants à l?étranger, en citant comme exemple le cas des enseignants algériens torturés en Egypte, mais aussi le cas des 56 compatriotes détenus dans les prisons libyennes. « Nous savons que dans beaucoup de pays, notamment arabes, les Algériens sont très mal traités. C?est le cas de ces 56 Algériens qui souffrent dans les prisons libyennes et qui attendent d?être graciés. Je suis en contact permanent avec le ministère des Affaires étrangères, lequel m?a informé que le président libyen a décidé d?une grâce au profit des 56 ressortissants. Jusqu?à l?heure actuelle, nous ne savons pas pourquoi cette décision n?a pas été mise en application. Nous suivons de près le dossier... », a noté Me Ksentini. Ce dernier a qualifié de « très sévère » le rapport du département américain sur la situation des droits de l?homme en Algérie, estimant qu?« il y a beaucoup d?amélioration sur le terrain » par rapport au contenu du document. Interrogé sur les condamnations des journalistes à des peines de prison ferme, Me Ksentini a fait savoir qu?il est « contre toute peine de prison » à l?encontre des hommes et des femmes de plume. « Les journalistes doivent avoir le droit et la liberté d?écrire et de dénoncer. Il y va de leur existence... », précisant toutefois qu?il revient aux instances de recours de revoir les jugements. A propos du rapport annuel de la commission qu?il préside, Me Ksentini a refusé d?assumer la responsabilité du fait qu?il ne soit pas rendu public. « Le règlement m?oblige à le remettre au président de la République. C?est à cette institution de le mettre à la disposition de l?opinion. » Il a rejeté en bloc les critiques relatives au contenu de ce rapport en disant : « Nous avons fait un constat sur la situation sur tous ses aspects. Il est tout à fait normal que cela puisse susciter des réactions... » Pour ce qui est de la situation des droits de l?homme dans le monde arabe, l?avocat a reconnu que dans cette région, « il y a beaucoup à dire » en matière de liberté et de droits, mais il a nuancé en affirmant : « Beaucoup d?efforts sont en train d?être consentis ici et là pour apporter un changement ». A signaler que les travaux de la 4e conférence des institutions nationales des droits de l?homme ont été ouverts hier par le chef du gouvernement, mais aussi par un message de 45 pages (35 minutes) du président de la République, lu en arabe par un de ses représentants devant un parterre composé de 12 délégations venues du monde arabe, mais également de nombreux invités étrangers qui n?ont pas eu droit à une traduction simultanée.
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