
« Une ambiance s'était créée autour de cette récupération, mais la concrétisation tarde à venir donnant lieu à des spéculations et déclarations tous azimuts. Il y a eu capitulation, pourtant le canon n'appartient ni à la France ni à la marine française ». C'est le constat établi, hier, par le président de la Fondation Casbah, Belkacem Babassi, et du Comité pour la récupération du Canon Baba Merzoug, lors d'une conférence de presse. Il cite, entre autres, l'article paru jeudi dernier dans le journal français Ouest France. Le journaliste précise que le Quai d'Orsay n'avait reçu aucune demande officielle des autorités algériennes en vue de la restitution de ce canon. Une conseillère du cabinet de Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, avait, à l'occasion, indiqué que la France a reçu début juillet, une demande officielle de l'Algérie pour récupérer le canon qui a défendu Alger pendant deux siècles et qui trône depuis les années 1830, à l'Arsenal de Brest (France). Plusieurs demandes émanant d'associations algériennes ont été déjà formulées par le passé, mais sans succès. Il s'agit de la première demande officielle. Les autorités algériennes n'ont pas réagi à ces déclarations. M. Babassi s'est contenté de dire que le silence des décideurs est motivé par les besoins de discrétion. Néanmoins, il déplore la non-implication de certains départements ministériels dans les démarches entreprises par la société civile. Il cite le ministère de la Culture qui juge inutile d'intervenir dans cette affaire, considérant cette pièce comme arme de guerre, alors qu'elle a été silencieuse depuis 1816 à l'Amirauté d'Alger. M. Babassi a, par ailleurs, émis le v'u de voir les Algériens recupérer leur bien dans les jours à venir. « Nous comptons énormément sur la visite que devrait effectuer en Algérie en octobre prochain, le président français, François Hollande », a souligné le président de la fondation Casbah. Le comité pour la restitution du canon Baba Merzoug a enregistré, à travers les milliers de signatures collectées, au niveau des deux continents européen et américain, un engouement et un intérêt particulier pour la restitution de cette pièce unique construite au 16e siècle à Dar Enn'has. « Trois siècles après, aucun pays n'a pu réaliser une pièce identique. Sa technicité demeure un secret », a souligné M Babassi. C'est ce qui explique, selon lui, l'attachement des nostalgiques à cette 'uvre d'art, précisant qu'elle n'est nullement un trophée de guerre. « C'est un vol. Le baron Guy Duperré a accaparé cette pièce sous prétexte qu'elle a été construite à l'ère ottomane », indique M. Babassi en regrettant l'ignorance de la valeur de cette oeuvre inégalée.
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Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Safia D
Source : www.horizons-dz.com