Alger - Pollution

Lettre ouverte à M. le président de l’APC de Staouéli




Lettre ouverte à M. le président de l’APC de Staouéli




Monsieur le Président,

J’aurais préféré ne pas m’adresser à vous par voie de presse et vous entretenir de vive voix. Fallait-il, cependant, pouvoir accéder à vous.

Après m’être déplacée par trois fois pour vous rencontrer sans succès, j’ai fini par comprendre que, vous voir, relevait des choses irréalisables puisque:

- Vous êtes absent.
- Vous êtes en réunion.
- Vous êtes à l’extérieur.
- Vous n’êtes pas encore arrivé à votre bureau.

Ce sont là les sempiternelles réponses des agents de l’APC, postés devant la grande grille marron, chargés de faire barrage à vos administrés. Bien évidemment, ils appliquent vos instructions, et il n’est nullement dans mes intentions de les incriminer. Ce serait injuste quand bien même certains parmi eux sont particulièrement zélés.

Préalablement au fond, j’entends vous préciser, Monsieur le Président, que je ne recherche nullement la polémique, dans le but de vous nuire, pour quelles raisons le ferai-je alors que je ne vous connais pas ?— pas même physiquement — je sais seulement que vous vous prénommez M. Belgaïd. Je n’ai pas voté pour vous ni contre vous puisque, depuis le 8 avril 2004, je n’ai plus entendu fréquenter les bureaux de vote.

De même que je vous rassure: en souhaitant vous rencontrer, je n’entendais pas vous solliciter pour l’octroi d’un terrain ou d’un local commercial. En vérité, je voulais vous entretenir sur:

• L’état de clochardisation dans lequel se trouve aujourd’hui Staouéli et les communes avoisinantes. Résidant depuis bientôt treize ans dans cette petite ville, je m’y suis attachée ainsi qu’à ses habitants aimables et respectueux. Je sais qu’aimer sa commune est passé de mode mais je ne me raviserai pas. Oui, Staouéli croule sous les immondices.

La saleté des rues — toutes sans exception — le dispute aux odeurs pestilentielles. Les sachets de détritus déchirés décorent tantôt les placettes (celle adjacente à la rue Kaïti-Mohamed) ou les ruelles. Tantôt ils forment jour après jour des décharges publiques au grand bonheur des chats mais surtout des rats. Le marché couvert est répugnant de saleté, quant à ce qui constitue la poissonnerie, celle-ci est installée en plein air, alors qu’il serait plus judicieux d’attribuer aux poissonniers un endroit couvert. Ce serait mieux que les parasols de fortune en plein été. Cela éviterait surtout beaucoup de tracas dont un manque d’hygiène flagrant. Staouéli, fréquentée en été, Staouéli ville touristique agonise lentement sous l’amoncellement des détritus et va bientôt devenir un nid à bactéries.

Que faites-vous donc ?

• Par ailleurs, savez-vous seulement que stationner dans votre commune est devenu chose impossible? Outre la circulation anarchique en raison d’absence d’indications précises et claires: un jour il est permis d’emprunter une voie, le lendemain celle-ci est interdite à la circulation, nombreux sont les commerçants qui ont entendu interdire aux conducteurs de véhicules le stationnement devant leurs échoppes. Pour ce faire, celui-ci met une chaise en plastique, celui-là des caisses de limonades. L’un place une échelle, l’autre des plantes (pots) ou encore une poubelle! Un spectacle affligeant, horrible, qui enlaidit un peu plus Staouéli.

Est-ce là un «plan de circulation» que vous avez autorisé? Au nom de quel règlement municipal existe-t-il? Et ce n’est pas aux services de police d’intervenir. Leur présence dans votre commune m’a permis de constater qu’ils assument les missions qui sont les leurs. C’est grâce à eux qu’il n’y a pas eu d’accidents lorsqu’un des feux rouges du carrefour principal de Staouéli était défaillant durant presque trois mois (été 2013).

Qui détient l’autorité pour entretenir Staouéli, l’embellir et interdire à certains de vos administrés de régler «leur» circulation? Vous et vous seul. C’est en effet au vu des procès-verbaux dressés par vos services que les services de police dans un second temps peuvent agir. Ils ne sauraient se substituer à vous.

• Autre problème: les piétons de Staouéli n’ont absolument pas droit aux trottoirs parce que la majorité d’entre eux sont squattés par les restaurateurs, tenanciers de cafés, fast-foods ou encore commerçants exposant leurs marchandises à l’extérieur de leurs échoppes. Ces personnes ont-elles loué ou acheté le trottoir au même titre que le local commercial? Si tel est le cas que prévoyez-vous alors pour les piétons, notamment les enfants scolarisés, contraints de marcher entre les voitures? C’est un vrai problème qui contribue à créer une ambiance d’étouffement et d’insécurité.

Enfin, pour quelles raisons la «maison de jeunes» est-elle toujours fermée? Où alors quand fonctionne-t-elle? Pour quelles raisons la salle de cinéma n’est-elle pas rénovée? Pour quelles raisons n’existe-t-il pas une bibliothèque municipale? En d’autres termes, pourquoi avez-vous décrété que Staouéli serait «ville morte»? Pourquoi ne faites-vous pas l’effort de la rendre plus dynamique?

L’unique service de votre APC qui fonctionne parfaitement est celui de l’état civil ainsi que ceux des légalisations et certificats de résidence.

Le mérite en revient exclusivement aux employés hommes et femmes, disponibles, affables, compétents et efficaces. Qu’ils en soient remerciés. C’était là, Monsieur le Président, le but de ma demande d’audience. J’aurais pu m’entretenir avec votre secrétaire général. Mais avertie par une ancienne ministre de la manière cavalière et inélégante dont il a usé à son égard lorsqu’il daigna la recevoir (début juin 2013), je me suis abstenue.
Les faits sont évidemment vérifiables.

Gageons, Monsieur le Président, qu’à la veille du 1er Novembre, vous redonnerez à Staouéli la place qui lui revient dans l’histoire de notre pays. Et ce n’est certainement pas en vous cachant et en vous dérobant à vos responsabilités que vous sortirez grandi. Accepter un mandat électif, c’est accepter d’affronter les problèmes. Tous sans exception.

Parfaite considération
Mme Leïla Aslaoui-Hemmadi,
ancienne ministre




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