Alger

Les risques sanitaires de la profession vétérinaire


L'association des vétérinaires privés de la wilaya de Constantine, association créée en 1995 et regroupant 85% des praticiens exerçant dans la wilaya, a organisé, jeudi, une journée d'information et de sensibilisation sur les «risques sanitaires de la profession vétérinaire» à laquelle ont assisté ses adhérents. Cette journée d'étude a été encadrée par des professeurs et des médecins spécialistes qui ont donné six communications de haute facture, suivies de débats sur les thèmes d'actualité, tels que les «zoonoses majeures», maladies qui touchent aussi bien l'homme que l'animal, «le vétérinaire et le risque infectieux» et surtout la très grande part de responsabilité du médecin dans ce domaine. Les débats ont été clôturés par des recommandations à l'intention des professionnels du secteur et des autorités de tutelle, afin de les sensibiliser sur les dangers que peuvent engendrer les zoonoses (la blue tangue, la clavelée, la rage, la brucellose,...). Si les communications données par des spécialistes et les débats qui ont suivi ont mis en exergue l'avancée réalisée dans la wilaya de Constantine, dans le domaine de la lutte contre les maladies animales transmissibles à l'homme, le premier conférencier, le Dr Bensegueni Abderrahamane, qui a traité des zoonoses majeures, a tenu à mettre l'accent sur le rôle et la lourde responsabilité du vétérinaire pour préserver la santé du citoyen, en lui assurant des aliments d'origine animale parfaitement salubres et en veillant à l'élaboration de mesures nécessaires propres à le protéger de ces pathologies menaçantes, dont la rage, extrêmement dangereuse car elle est mortelle. Intervenant sur un autre plan, le Dr. Zeghnouf Abdessemed, président de l'association des vétérinaires privés, a précisé que c'est la cinquième année que les membres de l'association, participent à la campagne de vaccination organisée par la direction des Services agricoles, à hauteur de 5O à 6O praticiens. «Nous arrivons à maîtriser le phénomène dans les régions où l'accès est facile, comme les communes de Constantine, Hamma-Bouziane, Didouche Mourad, Aïn Abid, assure-t-il. Mais nous éprouvons des difficultés chez les éleveurs dispersés dans les oueds et les crêtes parce que nous ne possédons pas les moyens adéquats, surtout en matière de transport, pour les atteindre. Cela est vrai pour les communes de Benbadis et Zighoud Youcef où le cheptel, de race locale, est vraiment important, d'autant plus que durant ces dernières années, ajoute le Dr. Zeghnou, la rage touche, de plus en plus, les bovins de race locale dans les campagnes où les gens ne sont pas sensibilisés et qui n'en connaissent pas les symptômes. Enfin, notre collaboration étroite avec la DSA a conduit celle-ci à nous confier aussi la prise en charge de la vaccination anti-rabique chez les chiens et les chats». Les différentes communications faites par les spécialistes, au cours de cette journée d'étude, nous apprennent que la lutte menée en Algérie contre les zoonoses et les diverses pathologies animales a connu des courbes d'évolution favorables depuis trois ans et un renforcement de la réglementation par l'élaboration de deux décrets exécutifs. Le premier fixant les conditions d'exercice à titre privé des activités de médecine vétérinaire et de chirurgie des animaux (n°O6-118 du 12 mars 2OO6), et le second fixant la liste des maladies animales à déclaration obligatoire ainsi que les mesures générales qui leur sont applicables (D.E. n°06-119 du 12 mars 2OO6). Ce cadre réglementaire sanitaire vétérinaire, concernant les maladies à déclaration obligatoire, a été salué par M. Lounis Ahmed, inspecteur des Services vétérinaires, qui considère que celui-ci ne fait que faciliter la tâche à la corporation. Toutefois, cette dernière demeure préoccupée par l'apparition, au niveau mondial, de ce qu'on appelle les «maladies émergentes». A ce propos, M. Lounis affirme: «si nous sommes plus ou moins parés contre la rage, la brucellose et la tuberculose, par exemple, fléaux pour lesquels nous possédons, heureusement, tous les moyens de prévention, qu'en sera-t-il pour les maladies émergentes contre lesquelles même les pays européens restent désarmés?»
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)