Alger - Revue de Presse

Les fuites d'eau au temps de l'austérité


De l'eau limpide qui jaillit abondamment des entrailles du sol. Un triste spectacle qui contraste tragiquement avec la politique d'austérité qu'imposent les pouvoirs publics aux abonnés. En ces temps où le précieux liquide devient de plus en plus rare, la rue Moulay Mohamed (ex-Lamoricière) au centre-ville d'Oran est la parfaite illustration de cet état de fait, tant les fuites d'eau dues à la vétusté des réseaux souterrains sont devenues récurrentes. «Un véritable gâchis», considèrent les habitants des étages supérieurs des rues avoisinantes qui font face, depuis une dizaine de jours, à une véritable pénurie d'eau dans les robinets. A la rue Chériet Ali Cherif (ex-Cavaignac), depuis un bon moment déjà, pas la moindre goutte d'eau ne coule des robinets des étages supérieurs, affirment les abonnés. «Il est vrai que ce problème existe depuis toujours à la rue Cavaignac. Mais on pouvait toujours recevoir de l'eau courante tard le soir ou très tôt le matin. Cela nous permettait de renouveler régulièrement nos réserves d'eau, vu que l'eau arrive un jour sur deux. Mais depuis une dizaine de jours maintenant, nos robinets sont à sec 24h sur 24 et 7j sur 7. On ne comprend pas ce qui se passe», témoigne, dépité, un père de famille habitant au 3e étage, obligé depuis que la crise a persisté à s'approvisionner auprès des colporteurs d'eau. Et d'ajouter, «les pouvoirs publics doivent impérativement régler le problème avant le début de la saison d'été, autrement la situation deviendra ingérable pour nous». Contactée hier, la direction de l'unité d'Oran de l'Algérienne des Eaux (ADE), par la voie de sa chargée de la communication, affirme «ne pas avoir reçu la moindre réclamation de la part des abonnés, signalant un quelconque problème lié à la faiblesse du débit qui toucherait les ménages habitant les étages supérieurs». La même source admettra, en revanche, l'existence de fuites d'eau à répétition, qu'elle a expliqué par l'état de «vétusté» avancé du réseau de la rue Moulay Mohamed. De leur côté, les abonnés des rues Moulay Mohamed et Cheriet Ali Cherif n'ont pas écarté la possibilité qu'il y ait un lien direct entre la vétusté avérée du réseau et cette faiblesse présumée de la pression. «Un réseau défaillant ne permet pas de faire monter la pression pour satisfaire tout le monde. Même avec la faible pression actuelle, le réseau n'arrive pas à tenir. La seule solution viable serait de le remplacer carrément», ont-ils, par ailleurs préconisé. Pour rappel, le directeur de l'agence d'Oran de l'ADE avait annoncé dernièrement, en marge de la célébration de la journée mondiale de l'eau, que les pouvoirs publics allaient consacrer près d'un milliard de dinars à la réhabilitation du réseau vétuste de l'AEP de la wilaya, où ses services ont recensé quelque 144 points noirs, avait-il souligné.


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