Le Fort de Kiffan, également connu sous les noms de Bordj El Kiffan ou Bordj Istanboul

C'est un ancien fort ottoman situé à Bordj El Kiffan, une commune de la wilaya d’Alger, en Algérie, à environ 15 km à l’est de la capitale, sur le littoral de la baie d’Alger. Voici un résumé des informations clés à son sujet :

Historique
Origine et construction : La construction du fort débute en 1556 sous l’ordre du pacha Mohammed Kurdogli, sur un rocher abrupt dominant la mer, pour surveiller l’entrée de la baie d’Alger et protéger la ville contre les invasions, notamment après la tentative de Charles Quint. Il est achevé en 1581 par Djafar Pacha. Son nom initial, « Bordj El Kiffan », signifie « Fort des Précipices » ou « Fort des deux rochers » en arabe, en référence à sa position géographique.
Période ottomane (1515-1830) : Le fort, parfois appelé Bordj Istanboul (ou Bordj Eturc), est un exemple d’architecture militaire ottomane. Un puits d’eau potable est creusé à l’intérieur, renforçant son autonomie.
Période coloniale française : Rebaptisé « Fort-de-l’Eau », il devient un centre de peuplement en 1850, notamment avec l’installation de colons mahonnais (originaires de Minorque) qui développent l’agriculture maraîchère. À partir des années 1900, la commune devient une station balnéaire prisée, avec un hôtel de luxe et un casino.
Post-indépendance (1962) : Après l’indépendance de l’Algérie, la commune reprend le nom de Bordj El Kiffan. Le fort perd de son importance militaire mais reste un élément patrimonial.
Caractéristiques
Localisation : Situé sur un promontoire rocheux, le fort domine la côte méditerranéenne, offrant une position stratégique. Il se trouve près des plages comme Stamboul, Verte Rive, et Bateau Cassé.
Architecture : Le fort Bordj Istanboul est un « petit joyau architectural » de l’époque ottomane, intégré à la série de fortins qui jalonnaient la baie d’Alger. Son style reflète l’influence militaire française du XIXe siècle, après sa reprise par les colons.
État actuel : Bien que moins connu aujourd’hui, le fort fait l’objet de projets de restauration pour préserver son patrimoine historique.
Importance culturelle et touristique
Patrimoine : Le fort est un témoignage des fortifications côtières algériennes et de l’histoire ottomane et coloniale. Il est mentionné dans des études sur la restauration des forts algériens.
Tourisme : Bordj El Kiffan reste une destination estivale avec ses plages, restaurants, et activités comme les parcs aquatiques et le karting. L’avenue Ali Khodja, bordée de restaurants et de glaciers (comme l’Iceberg), attire les visiteurs.
Accessibilité : La commune est bien desservie par le tramway d’Alger (8 km de ligne), des routes nationales (RN5, RN11, RN24), et une voie rapide, facilitant l’accès depuis Alger et l’aéroport Houari Boumedienne, situé à 7 km.
Projets et défis
Restauration : Des initiatives, comme le projet de restauration de Bordj Istanboul, visent à valoriser ce site historique, souvent méconnu.
Urbanisation : La région a connu une urbanisation rapide et parfois anarchique, avec des défis comme la dégradation des plages (pollution depuis les années 1970) et des infrastructures routières, notamment dans le quartier Istanboul, où les routes secondaires sont en mauvais état.