Alger - Revue de Presse


L?Algérie a abrité deux jours durant un colloque international sur le terrorisme. L?initiative est louable car qui mieux que l?Algérie qui a subi dans sa chair, seule face à la bête immonde, les affres d?un terrorisme d?un autre âge pour engager une réflexion globale sur ce phénomène puisée de l?expérience du terrain ? Nul doute que l?Organisation nationale des familles victimes du terrorisme qui est l?architecte ? visible ? de ce colloque a bénéficié de toute l?aide logistique de l?Etat sans laquelle ce séminaire n?aurait jamais pu se tenir connaissant les moyens limités dont dispose le mouvement associatif en Algérie. Particulièrement, l?Onfvt qui n?a que les larmes à offrir aux familles victimes du terrorisme qui la sollicitent. Deux questions s?imposent alors : pourquoi la tenue de ce colloque international sur le terrorisme maintenant et pourquoi avoir placé ces assises sous la haut patronage de la société civile et sous le signe de l?impérieuse nécessité de la mobilisation citoyenne au niveau local et international pour lutter efficacement contre le phénomène du terrorisme ? Ce colloque intervient alors qu?au plan interne le débat sur le terrorisme est juridiquement et politiquement clos après la promulgation de la charte portant réconciliation nationale. Le débat tel qu?il est posé au niveau du colloque d?Alger, axé sur la problématique de la lutte antiterroriste, apparaît à cet égard déconnecté des réalités algériennes telles que présentées par le discours officiel. Partant de ce constat, il serait intéressant de se demander si, à travers l?organisation de ce colloque et l?orientation imprimée aux discussions, l?Algérie ne cherche-t-elle pas une légitimation internationale à sa lutte contre le terrorisme islamiste sujette à caution jusqu?aux attentats antiaméricains du 11 septembre 2001 et à susciter un soutien extérieur à la politique de la réconciliation nationale ? Cela alors que des voix s?élèvent de plus en plus dans le pays pour réclamer justice et vérité, surtout avec la recrudescence des attentats dans lesquels sont impliqués des élargis ayant bénéficié de l?amnistie politique, ainsi qu?à l?étranger où la politique de réconciliation nationale engagée en Algérie suscite également réserves et interrogations. C?est sans doute pour ne pas donner des armes supplémentaires aux uns et aux autres que l?Etat s?est volontairement abstenu de s?impliquer directement dans l?organisation de ce colloque. Le fait que l?événement soit officiellement parrainé par la présidence de la République et qu?un message du chef de l?Etat fût adressé aux participants est une manière pour l?Etat algérien de montrer que le pays n?a pas baissé la garde dans son combat contre le terrorisme. Après les attentats d?Alger du 11 décembre qui avaient provoqué une crise de confiance entre l?Algérie et l?Onu à la suite de l?attaque contre le siège des Nations unies à Alger, la rencontre d?Alger sur le terrorisme résonne comme un gage de l?Algérie à la communauté internationale quant à son engagement résolu dans le cadre de la lutte internationale contre le terrorisme.


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