La densité et la richesse de la personnalité du fondateur de l'Etat moderne algérien, l'Emir Abdelkader, sont telles qu'elles continuent de susciter des projets d'études et des travaux de recherche, aussi bien en Algérie qu'à l'étranger, a indiqué, samedi à Alger, l'universitaire Ahmed Bouyerdane.
Intervenant lors d'une rencontre organisée par Diwan Dar Abdelatif, co-animée avec le journaliste et écrivain Abdelkader Djemai et intitulée "Sur les traces de l'Emir Abdelkader", Ahmed Bouyerdane a fait savoir que cette figure charismatique de l'histoire de l'Algérie contemporaine fait encore l'objet d'études et de recherches universitaires au Japon, aux Etats-Unis d'Amérique et en Europe.
Ce qui fera dire à l'auteur de plusieurs écrits sur l'Emir que celui-ci peut "servir de modèle pour l'Algérie, la France voire au-delà", tout en rappelant qu'entre autres dimensions de sa personnalité est d'avoir su "passer du local à l'universel".
L'Emir, a-t-il poursuivi, s'est également attaché à inculquer qu'il est toujours possible "de faire avec quelqu'un" plutôt que "de faire contre quelqu'un".
Se référant à son récent ouvrage "L'harmonie des contraires", édité en 2008 puis réédité en 2012 par Le Seuil, Ahmed Bouyerdane évoque d'autres vertus humaines de l'homme d'Etat qui, rappellera-t-il, a imposé le respect et suscité l'admiration de ses ennemis dont le poète français Arthur Rimbaud.
"C'est à se demander qu'est-ce qui a poussé un jeune français à composer un poème à 15 ans sur un ennemi ' s'est-il interrogé avant de noter que l'Emir était "à équidistance de toutes les personnes qui l'approchaient".
Pour Abdelkader Djemai, évoquer la qualité de tolérance qui imprégnait l'Emir serait "un cliché" concernant un être qui était toujours dans "l'action" et "habité par la grâce". Pour autant, estime l'écrivain, il faut éviter de faire de lui un "super héros" mais le considérer comme un "héros ordinaire", et ce, dans le sens le plus "noble" que suppose ce terme.
Ayant choisi de consacrer son ouvrage édité en 2012 par Le Seuil sur "La dernière nuit de l'Emir" à la période de captivité que celui-ci avait enduré en France, il fera savoir à l'assistance que cette épreuve (la dernière nuit en Algérie avant sa déportation) avait été vécu par lui comme une "mort".
Lors du débat ayant suivi la rencontre, un intervenant avait fait savoir que "plus il apprenait" sur le personnage que fût l'Emir plus il "n'en savait" pas sur lui.
Et à un autre de demander quels "enseignements" tirer de la personnalité multidimensionnelle de l'Emir, une question à laquelle Abdelkader Djemai a rétorqué en ces termes : "Il faudra enlever l'épée à l'Emir et prendre toutes les autres qualités qui le caractérisaient".
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Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Algérie Presse Service
Source : www.aps.dz