Photo : Riad
Par Faouzia Ababsa
«Pourquoi n'intégrez-vous pas les étals des marchés qui vous sont proposés si vos prix ne sont pas différents '» C'est en ces termes qu'un citoyen a interpellé, hier, les vendeurs de ce qu'on appelle les marchés informels des fruits et légumes. En effet, une simple virée dans les localités de Bordj El Bahri (ex-Cap Matifou), Alger-Plage, Bousekloul (à côté de l'Enita) et Aïn Taya renseigne sur la raison de la colère des citoyens à propos des prix des fruits et légumes qui ont flambé en moins de vingt-quatre heures. La tomate, qui est de saison et en grande abondance est passée de 30 DA jeudi à 70 DA hier. L'argument de l'offre et de la demande est désormais battu en brèche du moins pour ce produit. Le pire, c'est que cette cherté est constatée chez les vendeurs informels qui sont censés atténuer un tant soit peu le poids pesant sur les épaules des consommateurs. Idem pour la pomme de terre qui est de saison et en abondance a été cédée à 45 DA alors qu'elle ne dépassait pas les 25-30 DA la veille. Même à Bousekloul, marché informel réputé destiné aux petites bourses par excellence, les prix ont connu les même hausses. Pas un seul légume ou fruit n'a échappé à la voracité des revendeurs qui ne trouvent pas d'argument autre que celui selon lequel ils s'approvisionnent comme les marchands activant dans la légalité, dans les marchés de gros et qu'ils subissent eux aussi le diktat des mandataires et autres spéculateurs. Par ailleurs, après avoir atteint la barre des 420 DA le kg, le prix du poulet a été rétrocédé hier à 500 DA. L'interpellation du citoyen que nous avons cité plus haut se justifie à plus d'un titre. Dès lors que les prix sont les mêmes, qu'est-ce qui empêche les vendeurs de l'informel à intégrer les espaces qui leur sont proposés avec toutes les commodités y afférentes ' La réponse nous vient de l'un d'eux : «Si on y va, cela voudra dire que l'on devra payer les impôts. Et de cela, il n'en est pas question. Et gare à ceux qui penseraient un seul moment à nous déloger, nous leur montrerons de quel bois l'on se chauffe, même en été». Une menace à peine voilée à l'encontre des autorités et de la force publique. Au moment où les ministères de l'Agriculture et du Commerce continuent à distiller des messages d'assurance à l'adresse des citoyens qui n'avalent plus les couleuvres parce qu'elles se sont avérées trop grosses. Deux départements, ou plutôt un gouvernement quasi incapable de réguler le marché se soumettant beaucoup plus à la volonté des spéculateurs et lobby qu'à la volonté d'une population qu'il ne cesse de tenter d'amadouer. Allant jusqu'à le culpabiliser et le rendre responsable de la flambée des prix.
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Posté par : presse-algerie
Ecrit par : F A
Source : www.latribune-online.com