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L'Algérie, terre d'asile des révolutionnaires portugais des années durant (conférencier)Histoire


L'Algérie, terre d'asile des révolutionnaires portugais des années durant (conférencier)Histoire
L'Algérie post-indépendance (1962-fin années 1970) était une terre d'asile de centaines de révolutionnaires portugais qui, pour la plupart, fuyaient la dictature de Salazar, a révélé, jeudi soir à Paris, un Maitre-assistant à l'université d'Alger, Naim Zaidi.S'exprimant lors de journées d'études organisées par l'Université Paris 8 sous le thème "L'exil politique portugais dans le pourtour méditerranéen aux XXe siècle", l'universitaire a affirmé que la Charte d'Alger (1964) affichait une volonté d'introduire de "nouveaux principes" dans les relations internationales, dont le recours à la lutte armée qui peut s'avérer décisif pour l'accession à la souveraineté nationale.
De ces principes, on retiendra aussi, selon le conférencier, que pour tout mouvement révolutionnaire, l'appui à cette lutte est "sacré et ne saurait faire l'objet d'aucun marchandage", à la lecture des termes de la même Charte.
Pour le Maitre-assistant à Sciences Po/Université d'Alger l'universitaire algérien, en accueillant les exilés et militants venus de tous les continents, "Alger la Blanche" est devenue "Alger la Rouge" aux yeux de ses détracteurs qui voyaient en elle un "foyer d'infection", mais cette "générosité" à l'égard des révoltés et exilés au regard de sa propre histoire répondait à ses "besoins" dictés par l'instant nouveau : l'indépendance.
"Le soutien apporté aux mouvements révolutionnaires et aux exilés ne pouvait que renforcer la légitimité (historique) et assurer la reconduction du fonctionnement d'un + butin de guerre+ précieux et l'Algérie ne pouvait que de se focaliser sur la légitimité intérieure au risque de s'isoler sur le plan extérieur", a-t-il expliqué, estimant qu'un "compromis" s'imposait entre respect de principes révolutionnaires et intérêts politiques, déterminés notamment par les réalités de la politique étrangère.
Invité, lors du débat, à donner des chiffres sur les exilés portugais dans l'Algérie post-indépendance, le conférencier a signalé qu'outre les Portugais, une trentaine de mouvements révolutionnaires y étaient représentés.
"Les autorités du pays se refusaient de fournir des chiffres concernant les Africains, les Palestiniens ou autres de crainte d'être exploités contre l'Algérie, qui pouvait être taxée d'abriter des terroristes ou des Fidai", a-t-il rétorqué.
Selon un docteur en Histoire contemporaine à l'université de Lisbonne, Martins Susana, qui a réalisé sa thèse sur les exilés politiques en Algérie de 1962 à 1965, le nombre de ces derniers fluctuait selon les changements politiques au Portugal.
"D'une quarantaine à l'indépendance nationale, ce nombre grossissait à partir de 1965 et une autre vague d'exilés politiques portugais, de Gauche notamment, s'est substituée au premier contingent qui avait rallié essentiellement Paris", a-t-elle indiqué à l'APS.
Cette rencontre de deux jours se propose de présenter un premier état des travaux historiques et des mémoires sur les exilés portugais dans l'ouest méditerranéen avec comme objectif principal d'affiner la périodisation des vagues d'exil et d'en faire la cartographie.


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